Crayon sans poil
Dessiner, un peu, tous les jours, c’est aussi vital que marcher, aussi fort qu’ouvrir les yeux, et les oreilles à de nouvelles perceptions. C’est une série d’allers et retours entre le dedans et le dehors, ça aère des trucs, des choses, des machins, c’est une célébration du bourgeonnement qui aboutit à des champs fleuris ou en friches.
Mon crayon est parfois au poil, il dit mieux que mes doigts sur le piano ou les mots. A d’autres moments, ses poils se rebiffent et il ne sait pas dire, il n’accroche pas le papier, ou la mine n’a pas la pointe sûre. Je secoue pourtant le combustible de mon crayon, mais il ne descend pas, le coeur attend sa réaction en chaîne, et ça ne vient pas. Une histoire de trous S, j’appelle A ou W mes fournisseurs d’assemblages. Ils m’invitent à changer de mine ou à réparer mon crayon pour produire une énergie renouvelable, sans fission, sans (ef)fusion…