Assise sur mon triporteur à pédale, je navigue loin d’ici, à la recherche d’épices, curry, gingembre, cardamome, et poivre noir; j’erre sous la lune rose, amoureuse du sari (et) de l’inconnue que j’ai photographiée sur le pas de sa maison, à côté de la fabrique de tissus, près de Chendamangalam.
Etait-ce un mirage que cette femme, si douce, avec laquelle j’ai échangé et qui semblait être venue sur terre pour sourire au monde et nous donner à voir son regard apaisé. Je me questionne, la vie en rose, serait-ce une pure vision de l’esprit ? C’est comme la photographie, un bon capteur ne permet pas de voir, il capte, or voir c’est avoir les yeux mobiles, le coeur en liberté, et les pieds légers, les orteils non alignés dans la chaussette.
Quand l’angle de la photographie est plat, le sourire est grand, et les 7m de sari pourraient être confondus avec le fil d’Ariane. Thésée n’a pas peur du Minotaure, porté par l’allégresse, il en vient à bout. Comme dans la mythologie, j’ose croire dans la vie en rose, car les épices ça fait bouger le sang, et les fesses.