Assez de l’être vertical ou de la marche, je m’assois dans le présent, totalement là, dans l’instant, et me raccorde à mon noyau décentré, cet électron libre et par trop agité. Que la météo soit apaisée ou en état de tempête, je diverge naturellement du sol et gamberge en direction du ciel. Ainsi va Antigonegone.
Retour sur mon siège, des veloutes de nostalgie me dévoilent à moi-même et m’ennuagent. Le gris va chercher ses racines dans le fond du fond de mon plafond, à l’épicentre où se collent les papillons noirs, les jours où il fait nuit et les nuits où le jour ne veut pas fuir. Je ne sais ce qui m’anime, je bouge au-dedans. Je ne me la raconte pas, des histoires bousculent mes parois de protection. L’air que je respire est vrai, tellement concentré en vérité que je ne peux pas dire si je saurai en sortir vivante. C’est une épreuve, que cette spirale, la vague me rapproche des rares vivants qui me semblent l’être à part entière. On se tient étales, allongés comme un trait d’union, près des uns des autres, aimantés, aimants, amoureux de la vie, prêts à se remettre en situation verticale et, à devenir ce que nous sommes et serons toujours.
Un rayon de soleil me sort de mon papillonnage, à quoi bon être ou faire semblant, autant faire des vraies choses ! Tiens, j’irais bien construire des châteaux de Sablé en Sarthe, juste comme ça, pour changer de costume, un petit tour et hop, le temps d’oublier mes affaires, des fariboles métaphysiques qui n’en sont pas !
Mais, l’essentiel n’est pas forcément sis, ailleurs, il peut aussi s’éveiller, ici et maintenant. C’est ainsi que le voit Antigonegone, définitivement gone et on ! Rideau sur l’ombre grise de la nostalgie et place à la lumière jusqu’à la prochaine visite des papillons !
Être allongé (e)
Tout en étant debout
C’est penser
Pour arriver au bout
Au bout de la pensée
Exigente en tout
Rêves éveillés
Histoires de marabout
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