Coco bel oeil n’en croit pas ses oreilles…

Ce soir, les yeux dans les yeux, j’avoue souffrir d’un épanchement narcissique de l’oeil. Pour être claire, j’en ai un qui regarde, pendant que l’autre aime à être regardé. Certes, c’est plus que permanent depuis un quinquennat, sauf que depuis quelques heures, je ne vois plus, je les ai invités à se faire discrets, à aller faire un tour, pour mieux me concentrer sur l’écoute, être toute ouïe.

Difficile d’admettre la découverte de l’incroyable vérité, j’en ai les oreilles toutes ébouriffées. En naviguant sur Qobuz, à la recherche de nouveautés musicales, je me suis décomposée, tout en disséquant l’album de la re-incarnation conjuguée de David Bowie et de Prince qui séjournent désormais dans un seul et même corps, celui de Nick Hakim, un américain de Washington, qui vit à Brooklyn et qui vient de sortir son 1er album « Green Twins », une allégorie soul qui va plus loin que la soul.

Cette dernière phrase, on dirait du Godard, je me marre. JLG écrit ou aime à dire qu’il fait des films mais pas du cinéma. De la même façon, il importe de différencier le peintre qui fait de la peinture de celui qui peint des tableaux. Derrière cela, l’idée, c’est que la peinture contient tous les tableaux et que peu de peintres font de la peinture. En musique, c’est la même chose, ainsi que dans tous les Arts mais peut-être pas que !

Ecoutez les riffs de la guitare, la dissonance du piano proche de celle Mike Garson sur Aladdin Sane, l’écho de sa voix, qui semble venir de très loin, au-delà des halos du saxophone de David Jones, pour mieux vous envoûter. Nick Hakim est aussi adepte de l’écriture minimaliste, pop, underground, fraîche. J’éprouve une joie, je suis touchée par cette création printanière, inventive et primitive à la fois, gorgée de pépites qui s’égrainent, naturellement, l’une après l’autre, une oeuvre d’Art vivante qui parle aussi de ses héritiers d’avant et d’après. Ah ! quand la classe vous rend inclassable, et que même les géants de la musique semblent avoir été déroutés de leur destination au point de nous jurer de ne plus disparaître, ô grand jamais, à nos yeux et à nos oreilles.

N’oubliez pas, « Green Twins » de Nick Hakim, commencez par « roller skates » sur YouTube.

 

Publicité

Un commentaire

  1. Cristallin dit :

    Un oeil au firmament
    Un autre à l’horizon
    Est-ce ainsi, résolument
    Que nous vivons

    Savoir si nous piétinons
    Espérant le bel élan
    n’étant que dans l’environ
    Ainsi passent les ans

    J’aime

Laisser un commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s