De la légèreté de l’oeuvre sculptée

Parfois, on veut du lourd, du consistant, du roboratif, et puis, à d’autres moments, on sent l’envie du léger nous gagner, celui du vide qui remplit, de l’éphémère qui s’insinue sans peser. En avançant la tête, je scrute, et je déroule les fils de mon cerveau. Je tisse un projet sans dé ni hasard, une histoire mixte entre le virtuel imaginé par mes lobes connexes et les histoires vécues que conservent mes synapses. J’aperçois un nuage d’électrons aiguillonnés par un temps orageux. Je me perds, je perds mes repères, je ne sais ce qui se passe. Comme dans le 5ème élément, je circule dans les airs, en conduite automatique. Je fonce, j’accélère, j’en ai les cheveux hirsutes. Les routes infinies confinent à la monotonie. Alors, je stoppe mon véhicule, au milieu du ciel, je crois, puis je m’assure que le vide saura porter mes pieds. Je découvre les lieux, ils ne délivrent pas de message. Je me penche et me rapproche d’une fleur, en bourgeon, sortie, toute frêle, de l’espace, irréductible à l’instant d’une vie humaine. Je l’observe, je bleuis, je me confonds avec le ciel, je me transforme en fil de fer et me vide de ma substance, pour ne faire qu’un avec cette expression de la nature. Sa résistance me donne à rêver, elle a repoussé les représentations de la réalité et de la liberté, hors des grillages et des sillages, et s’offre, comme une invite, à croire à une autre forme de l’être, en apesanteur, et de l’amour, désincarnée, sans visage, poétique comme cette oeuvre sculptée de Pauline Ohrel, exposée à la Mairie du 17ème.

 

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