Soleil et bleu du ciel, y a pas à tortiller, l’air de la rue m’appelle. Changement de temps, ou de paysage, en fonction de ce qui me passe par la tête, je ne tourne pas longtemps en rond. Tout de suite, maintenant, je commence par photographier la vue de mon nid, puis, j’ôte mes ailes, pour me poser sur terre. C’est étonnant le passage d’un monde à l’autre, tout est dans la transition. Parfois, j’y pense comme si je voyais l’arrivée d’une lame d’écume, qui annonce une plus grande vague voire la grande marée, et d’autres fois, c’est l’inverse, je ne pense pas, je suis dans l’oubli de presque tout, absorbée par l’abstraction du vide, ce préalable composé de plusieurs inspirations et expirations sans but intrinsèque, un réflexe qui fait le lien avant de se remplir des rencontres à venir. Mon animal hennit, il s’impatiente. Je tiens les rennes, son museau hume l’air, je mets mes jambes à son cou. Il hésite, mais il sait que c’est son jour. Il regarde, il ouvre son oeil, le pare-soleil ne devrait pas gâcher la pellicule absente. Mon animal c’est un appareil photographique, un Olympus Pen, un hybride qui m’accompagne à chaque sortie, il est mon fidèle ami, toujours là, pas bien bavard, un peu bêta, surtout quand Antigonegone fait n’importe quoi avec la technique et se perd entre la priorité vitesse et l’ouverture. Captations du réel à venir…
A hue et a dia, à dada sur mon âne, je pars de l’Olympe
