Hier soir, en allant retrouver des amis, je me suis arrêtée nette, saisie par une présence obscure. Je me suis approchée de cette fenêtre, sise rue des Archives, nez à nez avec la chouette de Big Brother. J’ai d’abord eu peur et je lui ai dit, tiens, « t’as pas l’air bien courageuse », tu restes enfermée, là, dans ton hôtel particulier du Marais.
Depuis, elle dort, et réfléchit profondément tout en ronflant, elle s’imagine dans un appentis à la campagne, à faire un job plus en rapport avec ses plumes et ses ergots, un petit boulot de surveillance inutile de mulots qui lui permettrait de vivre libre, et pour commencer, de se sentir bien, de se laisser envahir par la brise du soir qui va jusqu’à lui soulever la peau, lorsque la nuit caresse ses plumes.