Pour garder le rythme, ce matin, j’ai pris le train jusqu’à Kitohira. Une petite ville où les pèlerins passent pour déposer un don ou un ex voto, au temple, et prier, après l’ascension de plus de 1.300 marches. J’y suis allée de bonne heure, pour profiter de l’ombre avantageuse et de la quiétude inspirée par le lieu. J’avoue que ça tirait un peu sur le souffle au 2/3 du parcours et que je perlais pimpin du front, à grosses gouttes. Heureusement je bois, de l’eau ! Des petits vieux crapahutaient avec un bâton de bambou, ils avaient l’envie et le sourire. J’ai photographié les petites maisons du côté du canal et j’ai repris le train, traversant les rizières.
A côté de la gare dans la ville du temple je suis tombée sur la « Cloak Room c’était pas banal pour un circuit de pèlerinage bouddhiste ! En réalité c’était juste un parking à vélos…
Cette vue ci-dessus est prise après avoir fait l’ascension des marches et l’horizon m’a décroché la mâchoire !
Et ci-dessous, vous pourrez observer les rizières qui parsèment les paysages de Shikoku, prises vues du train, au plus près des maisons et des usines.
Quelques photos de la ville du temple très typique quand on prend le temps de s’éloigner des marchands du temple :
Il était midi quand je suis rentrée dans le centre ville de Takamatsu et j’ai suivi des cols blancs pour faire glisser la porte d’un restaurant de ramen, la fameuse soupe de pâtes chinoises au bouillon de porc, agrémentée d’herbes et de racines de soja crues que je n’avais pas encore goûtee (après les u dons et les sobas au sarrasin). Quelles saveurs, ils sont forts ces Japonais, et tout n’était que fraîcheur. Là aussi, comme hier soir, nous étions sur un tabouret, au comptoir, les uns à côté des autres. Pour ne pas s’étaler, ils mettent à notre disposition un panier, que nous glissons sous nos pieds, pour y déposer nos sacs, casquette et autres objets personnels.
La soupe de ce midi :
J’avoue avoir bu, ensuite, un expresso chez Starbucks, et sans m’en rendre compte, j’avais laissé ma casquette à la caisse. Ils sont revenus vers moi avec un grand sourire et ma casquette crasseuse… Adorables, assurément.
Et j’ai marché, pour savourer ces instants rares et précieux, pour digérer, dans le sens 1er et au figuré, et me voici dans un jardin extraordinaire, en plein centre ville, appelé Ritsurin. Sa création remonte au début de l’ère d’Edo, au milieu du 16ème siècle, il se compose de 6 bassins et de 13 collines artificielles. Il a été occupé comme résidence par des Seigneurs jusqu’à la restauration Meiji vers 1875. Et maintenant, c’est un parc départemental. Certains pins me laissent rêveuse, surtout celui qui me fait de l’ombre maintenant. Il est renforcé par des étais au niveau de ses trois branches. Son tronc est rouge orange comme celui des séquoias californiens sauf que celui-ci, ce n’est pas la hauteur qui l’intéresse ni le fait grimper au ciel, non, c’est l’horizontalité, et ce, sur plusieurs niveaux. Ses racines ressortent de terre et se prolongent jusqu’au bout de ses plus longues branches. Il est le pin majestueux par excellence, quelle présence le bougre ! Son tronc boursouflé supporte la charge grâce au renfort des étais, il se plaît ici, les oiseaux et moi aussi !
A l’entrée du parc, pour ceux qui sortent, les plus courageux, et coquets, il est possible de passer, soi-même, un coup de balai chiffon sur les chaussures, pour se dépoussiérer le cuir ! Élégance et raffinement…
Le voyage active le coeur et l’esprit
Il ravive les yeux et les ouies
Il formate et donne de l’age
Il rajeunit, c’est un mage
Il consolide et transforme
Jamais ne déforme
Il gonfle le bagage
Est-il un sage, le voyage ?
J’aimeJ’aime