Le nuage s’est drapé d’une étoffe bleue soleil, la musique du ciel entonne une samba de Carlos Jobim, je reconnais les notes de Desafinado puis de Samba de uma nota sô. L’astre blond me secoue la frimousse, je me sens fripouille. Avec mon pull orange, à l’aise dans mon corps, je me balance, Ella Fitzgerald s’invite dans la danse. Les immeubles de Paris se remuent aussi, le zinc bouge et entonne un zing boum zing zing, pointu, et le sable fait du gringue au bitume. Sur un chemin invisible, je roule sans moteur, le co2 se concentre et applaudit, il vit un moment de répit !
C’est l’heure de déjeuner, je cuisine un filet de turbot au poivre du Sichuan qui fleure bon l’huile d’olives et le citron. La poêle crépite, je remue le popotin en écoutant d’autres mélodies de Jobim.
À fleur de peau, la vie souffle à mes oreilles et Joao Gilberto parle de Meditacao, mon nid finit par secouer ma paillasse, je tombe les pieds en canard, accroché à un électron, le temps d’un rendez-vous avec le nuage, tout gonflé, et nous esquissons des pirouettes !
Un morceau de silence
Un bout de mélodie
Une idée une sucrerie
Et voilà je m’élance
Suis-je instantanée
Un peu surannée
Des ondes et je danse
Un scintillement et j’avance
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