Ce soir, je me sens oiseau, le bec long je plane, mes plumes ont déserté l’oreiller. Je m’imagine que c’est déjà le printemps, le moment d’aérer mes envies, d’aller loin, tout là-haut, d’esquisser des loopings pour prendre de la vitesse, et crier « oh boy », entre les vagues ondulations des nuages.
Je vole, je vibre dans le ciel nocturne et frais de décembre, je me rapproche des ténèbres, loin des réverbères, et de l’aube à venir. Seule dans le manteau de maman, blanc au-dedans, et camel à l’extérieur, je me réchauffe la peau de petit poulet frippé en pensant à ceux que j’aime. Je ne sais pas ce qui me prend, je décris des lignes hors de portée, j’invente, je créé, je dessine, pour rien, pour me rapprocher, pour fuir ce qui pourrait être mais ne l’est pas, car je sais que ma quête est celle-là.