Pourtant, je me suis levée tôt pour un samedi. Serait-ce l’effet conjugué d’un sommeil réparateur et de la Brooklyn lager de la veille ? Ma chouette, attentive aux vibrations de mon réveil, a choisi de se planquer et de se grimer d’une forme de transparence car elle n’était pas fière, m’a-t-elle précisé plus tard. Elle était affamée pendant mon sommeil et avait frétillé devant la présence d’un biscuit en forme de cœur, offert à son regard, dans la petite panière en osier. Elle a craqué, elle avait les crocs. Drôle d’oiseau de nuit quand même, lui ai-je répondu. Elle a ouvert ses ailes et s’est blottie contre mon cœur et nous avons rigolé. C’est samedi, et le soleil bleu nuit n’a pas fini de nous faire les yeux doux comme toi joli volatile lui ai-je répondu. Elle a secoué son popotin et est partie ronflouiller dans son coin préféré, mon oreiller. Ainsi, me confie-t-elle, elle aime à se laisser bercer par mes idées qui entrent et sortent par mes oreilles et s’impriment dans les plumes de mon oreiller.
Avec ma drôle de chouette, c’est du délire en barre, on se fait du bien au-dedans, on se compte les plumes, et on se défrise. Après le délire du croisement matinal, elle s’endort et je commence ma journée et ainsi de suite, ensemble nous assurons les 3 x 8, c’est pourquoi il règne une chaleur sans égale dans le nid.