Un loir du Loir-et-Cher se ronge les sangs, s’ennuyant « ferme » dans une étable…Il veut se mettre à table et jouir de la vie, et pourquoi pas croquer une toile de Jouy. Parce qu’il n’a rien d’autre à se mettre sous la dent, il grignote une scène champêtre tendue sur un paravent et se dit sous sa touffe de poils « oh que ça fait du bien » . Cette couleur vieux rose l’ emmène dans des rêves de guimauve à l’intérieur d’une chambre de petite fille. Imaginez ce loir songeur, béat, les yeux écarquillés devant l’enfant, en pleine nuit noire. Et, puis tout à coup, il réalise l’erreur qu’il a commise. « Mince, je crois que j’ai dévoré le théâtre miniature de cette petite princesse. »Pour se faire pardonner, lorsque l’enfant se réveillera, le loir improvisera un ballet de folie sur l’air ô combien célèbre de Michel Delpech « ma famille habite le Loir-et-Cher, ces gens-là n’ont pas de manières ». Il sera couvert des lambeaux du tissu de la toile qu’il a commencé à digérer, semblable à une momie sortie du placard. La petite fille criera et se plongera sous ses draps dans sa chambre tapissée d’une toile de Jouy.
C’est pour cette raison, entre autres, que le Loir m’est cher !