10.000 km à 10.000 mètres d’altitude à 1.000 kilomètres par heure se traduit par un vol Paris Shanghai en 10h30, décollage et atterrissage compris. Voyager avec China Eastern sur un 777 fut un long instant tranquille, peu de turbulences. J’ai eu le sentiment de flotter avec nounours, celui de Pimprenelle et Nicolas, sur un nuage. J’ai roupillé comme un loir et mes voisins quasiment tous chinois aussi. J’ai dessiné et mangé du riz et une sorte de corned-beef que m’a proposé mon voisin. C’était très relevé mais bien bon, un goût que je n’avais jamais eu en bouche ni en mémoire.
Et, puis comme j’avais réussi à garder mon sac à dos, j’ai été rapide aux douanes et j’ai trouvé une navette immédiatement pour le centre ville depuis l’aéroport de Shanghai Pudong situé à 30 km. Depuis hier, j’ai rencontré peu de Chinois qui parlaient anglais, c’est dingue.
Les grandes artères avec une carte en papier c’est facile de se repérer, en revanche tout n’y figure pas et les Shangaiens ne peuvent connaître leur ville par cœur. Alors, je tourne et je me perds dans les ruelles. C’est un monde fou. Je crois que je l’avais pressenti.
Dans l’auberge de jeunesse, où je bois tranquillement une bière chinoise, le vent se réveille. Je me fais croûter par les petites bêtes qui aiment sucer ma peau sucrée et son sang alcoolisé.
La cuisine soulève mes sens olfactifs. Je crois que je vais bientôt dîner. Le décalage est de 6h. Et les repas dans l’avion étaient légers, raffinés.
Il est doux de s’aventurer ailleurs, sans référence, ni repères. J’ai aimé dessiner dans l’avion, au bic ou avec le smartphone. A l’auberge j’ai rajouté trois couleurs de pastel pour colorer le portrait réalisé à partir d’une photo.
Tiens, ça crachouille, mes voisins s’expriment, Shanghai s’éclaire, loin des glaires, 27 millions d’êtres humains dans une ville portuaire traversée par une rivière la Yangpu. Antigone is gone à l’Est.