Le dimanche matin, c’est le dimanche matin, le temps des courses au marché couvert, sur des étales à même le trottoir ou dans des boutiques minuscules mais surtout le temps de vivre, d’être libre …comme le chantait Moustaki. Shanghai s’est libérée de son enfermement communiste dans les années 90 grâce à Deng Xiaoping qui a mis en œuvre un vieil adage du Sichuan dont il était originaire « peu importe que le chat soit noir ou blanc, s’il attrape une souris, c’est un bon chat » en opposition à Mao et à son célèbre « plutôt rouge qu’expert ».
Je ne sais pas si je suis un bon chat, en tout cas, avec les locaux on y joue parfois au chat et à la souris. Ils sont contents de me voir et de me vendre des pains d’herbes et de viandes semble-t-il sauf certains qui me voient comme l’âme du diable avec mon appareil photo. J’évite les portraits sauf exceptions ! Je tente de faire preuve de discrétion car je n’ai pas tout à fait leur allure hormis mes yeux bridés et pochés.
Dans le petit jardin, entre la vieille ville, et la quatre voies juste avant de retrouver mon building hôtel et la promenade sur le Bund, je me pose sur un banc. Je passais en revue mes photos quand j’ai entendu le ton monter entre le coiffeur et son client, que j’avais vus au moment de m’installer. Que s’est-il passé ? Un coup de ciseaux mal maitrisé ou une nuque qui a bougé qui aurait pu entraîner l’incident de Shanghai du jour. Le coiffeur était énervé et marchait après son client qui déambulait dans les allées du jardin tout en ôtant ses cheveux sur ses épaules. C’était drôle, tout le monde les observait. Seul le coiffeur vociférait, le client lui tentait de s’éclipser « incognito »…
ANTIGONE GONE 