Le dimanche, l’âne que je suis peine à sortir de son pré. Il se sent loin de l’envie d’évasion, préférant son nid vert, son pré carré plutôt rectangle, à la prairie lisse et feutrée du parc Monceau. Pas tout à fait nette, l’Aneth broute sur les tapis de son parquet. Elle croque des insectes et les protéines se collent entre ses dents. Au milieu de l’océan, elle nage avec sa baleine sortie droit du tapis blanc. Elle n’est pas d’ici, l’Aneth pas nette. Elle vit au milieu des cro cro d’îles, se laisse porter par les vents doux économisant ses forces logées dans ses chaussettes. Elle sait que tôt ou tard elle devra aérer ses neurones et sa peau pour se battre contre les mauvaises bises ! Parfois, elle théorise mais le plus souvent elle concrétise en ne faisant pas grand chose. Contemplative, elle oublie qu’elle est une herbe et que ses racines sont ancrées profondément au centre de la terre.