C’est parti sur mon tapis volant !

Ces jours derniers, j’ai retrouvé le silence particulier de ma chambre à la Guimanderie. Il ne ressemble à aucun autre, sa tonalité profonde rend le lieu unique, et propice à la lecture. Depuis mon lit d’enfant, re-tapissé plusieurs fois entre aujourd’hui et mes premiers pas pour l’atteindre, là-haut, à l’étage de la maison de mes parents, j’ai souvent rêvé à des voyages, à la vie que je pourrais avoir, adulte, et j’y ai lu et vécu d’autres vies que la mienne. Sur les murs, une toile de Jouy habillait mon univers, mon nid de l’époque. Je baignais en plein 18ème siècle, des jeunes filles en fleur et en robe longues, portant des ombrelles à volant, jouaient à la balançoire ou se promenaient bras dessus bras dessous avec un ami ou une amie. Je les observais et partais avec elles, dans leurs jeux, riant, légère et amusée. Entourée par ces scènes aux tons vieux rose, mon lit, telle une embarcation bougeait au rythme de la houle, sur la moquette bleue, mon océan, ma rivière, et souvent j’ouvrais la fenêtre donnant sur le jardin, ma ligne de fuite derrière des double rideaux roses à pompons. Les livres je les avais à ma portée, sur une petite bibliothèque réalisée par le menuisier du village, dans le petit débarras qui jouxtait ma chambre et donnait sur le grenier. Ainsi, j’ai longtemps voyagé dans ma chambre et je continue.

Dans l’objet rapide qui me véhicule, à cet instant, pas de silence, d’autres sons que le silence, des voies qui parlent et crissent au milieu de la nature et des voix qui murmurent ou s’écrivent par le biais d’un téléphone numérique. La langue commune est résolument l’anglais, la fréquentation cosmopolite mêle des jeunes des personnes âgées, des êtres seuls, des familles. Le voyage a commencé, aujourd’hui la sensation est à la fois la même et pas pareil, mon voyage se poursuit vers un autre ailleurs.

Je lis deux nouveaux livres, ouverts ce matin. « La Pastorale américaine » de Philip Roth et j’avoue être déjà émerveillée par la musicalité, le sens du détail et de la précision des descriptions qui rend les personnages et leurs relations vivantes et palpables. L’autre livre se rapproche davantage du journal intime, d’un récit de voyage. Il est remarquable aussi.

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