Sans ma sœur la Poésie, qui me prend la main et aiguise ma plume et sans l’œil des Peintres, qui m’ouvrent la vue vers des perspectives et des couleurs insoupçonnées, je ne ressentirai pas les nuances de notre monde multiple et indivisible auquel nous appartenons.
Caspar David Friedrich peintre du romantisme allemand du 19eme siècle a su traduire l’emprise fascinante de la nature sur les Hommes. Ses tableaux emprunts de mélancolie disent l’essentiel. Ainsi ce moine qui regarde la mer, telle une ombre, confondue avec le gris du ciel et des vagues en pleine tourmente. Et que dire de cette femme qui lit dans un jardin, entre nature et culture…Je n’y vois pas la peinture de la solitude dans son acception de mal être mais au contraire le témoignage de l’importance de savoir se ressourcer pour mieux être au monde.

Parce que je me sens on ne peut plus Européenne, j’ai convié John Donne un poète anglais du 16/17eme siècle, humaniste, qui me semble avoir tout dit.
“Aucun homme n’est une île, un tout, complet en soi ; tout homme est un fragment du continent, une partie de l’ensemble ; si la mer emporte une motte de terre, l’Europe en est amoindrie, comme si les flots avaient emporté un promontoire, le manoir de tes amis ou le tien ; la mort de tout homme me diminue, parce que j’appartiens au genre humain ; aussi n’envoie jamais demander pour qui sonne le glas : c’est pour toi qu’il sonne.”
« Il n’y aura ni nuage ni soleil, ni obscurité ni éblouissement-mais une seule lumière. Ni bruit ni silence mais une seule musique. Ni peurs ni espoirs mais une seule possession. Ni ennemis ni amis mais une seule communion. Ni début ni fin mais une seule éternité. »