Confinés mais pas finis ! (Ode à la joie par le Philharmonique de Rotterdam)

Ce matin, lever aux aurores, 6h30 heure d’hiver, c’est le jour des courses, les premières depuis le 1er tour des municipales. Dans mon quartier, le Monoprix assure un service de qualité toute l’année y compris le dimanche. Je précise que je n’ai pas d’actions dans le Groupe Casino Monoprix…Situé tout près de la place Péreire, en haut de la rue de Courcelles, j’étais deuxième dans la queue à 8h56, pour l’ouverture. Mon prédécesseur d’allure sympathique et souriante, a répondu à mon bonjour, et s’est révélé un peu nerveux quand les aiguilles du téléphone ont marqué 9h sans que les portes daignent s’ouvrir. Il a regardé sa montre et il s’est retourné vers moi en me disant, ils continuent de préparer, un rictus aux lèvres, derrière sa barbe grise. A l’intérieur, peu de personnel, nobody aux caisses avec échange physique et de postillons potentiels. En ces jours de confinement, l’employeur optimiseur nous encourage, peu mollement, à recourir aux caisses du libre service ou à l’application de son smartphone pour passer les articles sans oublier de payer comme a tenté de le faire benoîtement un client. Pour les plus âgés c’est plus compliqué mais l’entraide est là, et se communique bien, entre masques et bergamasques. Les rayons côté frais sont minimalistes, plus d’oranges bio (mon côté bobo) hormis les 5 qui se battaient en duel que j’ai enlevées dans leur filet. Je me suis prise pour un pêcheur de la Turbale, avec ma tenue de mousse, mon Captain dans le cœur sous ma marinière.  Sinon, les rayons pâtes et le riz étaient dévastés, côté PQ je n’ai pas été vérifier, de toutes façons on peut faire sans, si la rupture de stock était avérée ! Je vous ferai un dessin bientôt !!!

Enfin de retour, sur le canapé en train de savourer un café avec ma dernière tranche de cake maison aux figues confites et à la cardamome. Difficile de savoir si se laver les mains suffit, certains passent les légumes et les packagings à l’eau avec de la javelle et ça leur prend 2h à chaque fois. Je ne sais pas, c’est peut-être mieux, mais franchement je n’ai pas envie de rentrer là dedans. Les processus ça finit par être lourd, ça suffit ces conneries côté boulot ! Il faudrait plus d’humain nous a dit un grand chef pour les vœux eh bien allons-y allonzon comme le dit Jean-Paul Belmondo dans Pierrot le Fou !

Vivre dans un Paris désert sous un ciel bleu perlé de nuages en mouvement, c’est étrange, en ces premiers jours de printemps 2020. J’ai le sentiment d’être là sans l’être tout à fait, je ressens cette ambiance de fin du monde, ou plutôt de fin d’un monde, comme une oppression, une chape de plomb avec une vis sans fin. Mais, ô joie, nous sommes tous confinés sur une période indéterminée, sans être totalement finis ! Nous avons usé et abusé de la planète, le réveil est dur, violent comme le vent de cette nuit, néanmoins nous savons que ça sent l’étape initiatique du ici et maintenant, et que l’Espoir brille au loin. Car l’Homme est ainsi fait, il tombe, il se fait mal, il se relève et rebondit, et tout au fond de lui, il croit en son destin de perlimpinpin et point.

Exemples : Bob Dylan a sorti un inédit de 16 min sur fond de piano et de violoncelle, un texte d’outre-tombe, sublime « murder most foul » et Neil Young une vidéo « firesides sessions II » d’une trentaine de min filmée en plein Colorado sous les flocons de neige puis devant la cheminée de sa maison où il vit des jours paisibles enfin naturalisé américain après 50 ans de vie sur le sol américain. Ou encore cet Ode à la Joie de Beethoven filmée et enregistrée par les musiciens de l’orchestre de Rotterdam chacun chez lui, autant de morceaux de musique et de vie rassemblés et orchestrés par un magicien du montage pour faire résonner la musique de ce grand compositeur sourd dont on fête les 250 ans de la naissance. Et tellement d’autres initiatives créatrices donnent de l’espoir. Sans parler du personnel soignant sans lesquels nous nous terrions voire nous nous tairions encore davantage et pour l’éternité !

Avant de poursuivre mes activités at home, et atomiques, la morale de cette histoire ne serait-elle pas de savoir conjuguer l’art d’être con, finement, et d’apprendre à en sortir avec intelligence et humour en se recentrant sur l’essence du ciel !

Vive la vie, l’amour et l’humour !

 

 

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