Oiseau zélé hors du nid

En descendant du nid, le jour de l’Ascension, j’ai écouté mes muscles mous sortir de leur silence et me murmurer qu’ils avaient besoin de travailler. Je leur ai dit « d’accord mais c’est un jour férié » ! « Balivernes », m’ont-ils répliqué, travailler un day off, c’est nécessaire voire impérieux, si ça fait du bien au corps, même sans beurre dans les épinards. Me voilà déambulant sur le bitume, la tête en pétard, l’air détendu, loin de mes pénates, à l’heure où il ne se passe rien dans les rues. Je croise quelques voitures pas vraiment neutres en CO² loin de l’énergie verte promise, des travailleurs musculaires et des commerçants qui s’affairent. Je dors en marchant, j’écoute les oiseaux et leurs compagnes qui sans zèle font des loopings au-dessus de leur nid gris. Le spectacle m’émerveille, ça caquète à tue-tête, leur chant m’enchante. Drôle de jour de fête, où je relâche tout, hormis mes muscles mous. Un jour sans faire marcher la tête… quoique je découvre un « nouveau » monde qui marche encore un peu plus sur la tête que le monde de l’avant confinement. Peu importe si on nous ment ou on nous spolie comme nous le répétait inlassablement Arlette, je dévisse de mon propos initial, aujourd’hui, jeudi, jour de fête religieuse où Jésus est monté dans l’ailleurs, tel un pantin germanopratin je pars dans mes pensées et déroule mes pas sans autre but que de marcher et de me faire marcher, les pieds tournés vers le ciel, et reliés à ma caboche. Et comme a écrit Chamfort dans ses pensées, au 18ème siècle, « il vaut mieux être moins et être ce que l’on est » et c’est toujours vrai au 21ème en période de déconfinement…

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