Et si le monde s’apparentait à un gros ensemble en kit, constitué d’éléments imbriqués mais démontables, nous pourrions séparer chaque forme du tout, mettre de l’espace entre elles, leur unité deviendrait élémentaire, et ne se perdrait plus dans une sphère globale. Les experts diraient que ce qui fait la force du tout, c’est le particulier, sa structure locale, son génome, sa fragilité intrinsèque, sa consistance différenciante. Chaque bout de terre ou bras de mer serait respecté, car regardé comme nécessaire, vital, essentiel, et serait la démonstration que la vie est toujours là, toujours plus forte et résistante, même attaquée de toute part par les virus, les guerres, ou les traumatismes climatiques. Et, là maintenant, aujourd’hui, au milieu du printemps, le monde, notre monde n’est pas en pièces, il pousse droit ou de travers, un peu plus bringuebalant qu’hier, constitué de particules élémentaires, d’atomes et de petits d’homme, dont le coeur bat et respire encore. Bientôt, les cinémas rouvriront leurs portes, et notre imagination découvrira de nouveaux mondes.
