Fondation Prada plein sud et fin du voyage

Après la villa Necchi, direction plein sud, à pied, pour visiter la Fondation Prada et son nouveau site ouvert en 2015. C’est l’architecte Rem Koolhaas qui a piloté le projet, en rénovant une ancienne distillerie de gin et en créant une tour de 60 mètres. Le lieu est un peu froid. Le bar assure, on y déjeune des petits sandwiches pas mal du tout et des tartes aux fruits comme il faut. Le ristretto était top. Avec de l’eau gazeuse, la facture m’a semblé correcte à 15€. La librairie est magnifique, bien sûr ils ne vendent que leurs catalogues d’expositions. Quant aux expo du moment, j’ai aimé celle consacrée à Louise Bourgeois.

Je suis rentrée en passant par Jean-Louis David. Ils étaient adorables et je me sens plus légère !

Fin du voyage
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Villa Necchi Campiglio – via Mozart – Milano

Le « cerise sur le cake » c’est la Villa Necchi Campiglio, via Mozart, découverte grâce à une rencontre de hasard avec une Milanaise d’une soixantaine d’années, sur le chemin de la Cène de Leonardo qui a fait « flop », ce matin !

Finalement, je vis une autre scène, loin de m’imaginer jusqu’alors qu’un tel endroit puisse être ouvert au public à Milan.

Le jardin est accessible avec possibilité de se désaltérer. Quant à la piscine, elle redonne du bleu au ciel.


Sculpture d’Arturo Martini
Un Campari Spritz ce soir ou maintenant ?
Voisinage
Les environs à 2 encablures

Il s’agit d’une villa Art Déco construite dans les années 30 par Piero Portaluppi pour des Industriels qui fabriquaient des machines à coudre…

Photos « foutraque »

Au Babila Hostel
Matinée pluvieuse
Fleurs urbaines
L’Eglise San Bernardino à un quart d’heure de l’auberge de jeunesse
Sur le mur de l’église
Hier au hasard de mes pérégrinations

La Porte d’un ancien hôpital
Toujours l’ancien hôpital
La façade dudit hôpital
Je marche et regarde les tramways avec un peu de lecture à la clé !
Vivement le ciel bleu !

Cinque vie avant de réussir à voir « La Cène » de Léonardo

A l’intérieur de l’église Santa Maria delle Grazie, une fresque comme il y en a tant …
Lumière rasante du matin
Une des chapelles de l’église Santa Maria delle Grazie
La conservation et la rénovation de la Cène pendant la 2eme GM et depuis
A défaut de la voir en vrai (impossible sans une resa internet…) le prospectus fera marcher mes méninges !
Je comprends que Leonardo n’a pas réalisé une « vraie fresque » mais appliqué la même technique que pour ses toiles celle du « sfumato » par le mélange des couleurs

Et en me promenant, une Milanaise me surprenant en train de regarder et de photographier m’a arrêtée et indiqué un lieu à découvrir…

La Pinacothèque de Bréra et les environs

Pour être saisie par un peu de fraîcheur, je me suis assise dans la cour de la Pinacothèque de Bréra, reconstruite à l’identique après la 2ème guerre mondiale. C’est un concentré de joyaux de la Renaissance Italienne émaillé de Rubens, Rembrandt et autres Poliakoff…

Des marches, et encore des marches endiamo vers les galeries de peintures

Une salle de restauration de tableaux sous vitres
Le mariage de Marie de Raphaël – le tableau de folie et je pèse mes mots !

La Piéta de Lorenzo Lotto, mon chouchou pour son intériorité de ses portraits que je n’ai pas pris mais je me suis régalée

L’Assomption de la Vierge de Lorenzo Lotto

La mort du Christ de Mantegna sans commentaire. Le maniérisme en état de grâce !

Et puis, je suis retournée dans mon coin du midi et de l’après-midi pour mon expresso latte.

Une idée pour se protéger la caboche cet hiver mais les frimas ne sont pas prêts d’arriver…

Cimitero monumentale : une autre face de la ville

Coco Chanel disait que le luxe ce n’était pas la richesse mais le contraire de la vulgarité. À Milan, je vois de la richesse et de la pauvreté, du luxe et de la vulgarité. Dans le cimitero monumentale, il y est question de mémoire, et pour d’aucunes ou d’aucuns d’éternité. Vu la chaleur, les arbres et le marbre rafraîchissent le bipède, de même que les fontaines Wallace locales.

Sur le toit du Duomo, il y a du monde et inversement

Sur le toit du Duomo, il y a du monde, et sur le toit du monde, il y a le Duomo. En images…

C’est un moyen de se rapprocher du ciel et de mieux voir la beauté des sculptures et de cette architecture exceptionnelle.

L’idée était de descendre du toit et de repasser par la cathédrale.

Une exception sur le sol de la
cathédrale
L’une des portes d’entrée magnifiquement sculptée

De mon lit : différents points de vues

Dans la chambre, nous étions cinq à dormir cette nuit. C’est un véritable ballet. Rares sont les pensionnaires qui dépassent une à deux nuits. Parmi mes room mates, je vous présente tout d’abord l’espèce mutique qui se rapproche du loir qui ne fait que dormir et dont la proximité avec son amie la couette est détonnante. Ensuite, viennent les bonnes vivantes qui sociabilisent et parlent de leurs job, études ou visites qu’elles ont faites. On boit des coups ensemble et parfois on se balade comme si on se connaissait de longues dates. Enfin, une première, l’arrivée de l’OVNI d’hier soir. Une nymphe blonde, cheveux longs frisées, qui déboule, nous étions proches de l’endormissement à près de minuit, elle allume le plafonnier et bricole bruyamment dans ses affaires. Elle prend son temps et part prendre une douche et revient en t shirt sans culotte. Elle monte à l’échelle, ni vue ni connue, comme ça. Ce matin, j’ai fait mon petit pipi avant les autres, et me suis recouchée et ensuite miss OVNI est redescendue de l’échelle, a fait un brin de toilette, a plié ses affaires et hop, elle a disparu. Le ballet de Babila c’est pas tout à fait Babylon mais les reines s’observent !

De mon lit à 7h30

De mon lit à 9h

Porta Nuova (plein nord) mon quartier de cœur (pas si loin du centre de Milano)

C’est étonnant comme Milan ressemble à un polyèdre, multiple, lisse en apparence, rien d’uni au sein d’un quartier hormis peut-être à chacune de ses portes, un de ses visages se révèle … En ouvrant une porte, difficile de savoir si je suis en banlieue ou dans la ville. Vous passez aisément de rues piétonnes à des via larges comme la justice, d’un trait. Suivez le guide AGG !

Aujourd’hui, comme hier et demain, je me suis retrouvée naturellement dans le Nord, car je suis ma boussole cérébrale en partant de là où j’habite, le Sud.

Pour m’imprégner de la ville multiple, je quadrille en suivant des droites réelles ou imaginaires. Après le Duomo, et la pause fabuleuse à l’Ostria dei Poeti, j’ai investigué le centre économique équivalent à La Défense pour Paris, avec du gazon et des arbres en plus. Il s’agit du quartier de la Porta Nuova où j’ai pris soin d’aller rendre visite à la Tour Pirelli, la plus haute de la ville qui voisine avec le vieux palais du district de Lombardie.

Le vieux Palais
La Tour Pirelli de 127m conçue par Gio Ponti à la fin des années 50 comme HQ de Pirelli et depuis 1978 ce polygone héberge les bureaux des autorités régionales de Lombardie
La pointe de la Tour Unicrédit
Des habitations sur l’herbe avec des arbres à chaque étage
Je donne ma langue au chat
Santa Maria Incoronata avec sa double façade pure Renaissance 15ème siècle
Un cinéma des années 50 ça fait du bien de voir qu’il en existe encore qui ne ressemblent pas à des multiplexes en taule ondulée !
c’est clair que l’épicentre de la mode européenne se situe ici et pour ne rien rater c’est mieux d’avoir une bonne vue périphérique !
Pour le dégradé de couleurs qui réveillent le gris du ciel
L’heure de la pose dans le café où j’ai tout renversé hier !
Une carte papier c’est toujours mieux qu’un smartphone endormi

J’adorerais pousser les portes et visiter les cours des multiples palais de la ville

Photos de hasard

Il fait très très très chaud et humide. La place du Duomo est bondée, tout comme le passage Victor Emmanuel II. Ce Duomo vaut vraiment le coup, la visite du baptistère datant du 1er siècle post JC, le marbre rose, le millier de statues, et les centaines de flèches et le sol polychrome provenant de Vérone, sans compter les vitraux, les deux autels en marbre…

La construction a démarré fin du 14eme siècle pour se terminer dans sa forme néogothique début du 19eme sous Napoléon 1er alors roi d’Italie. C’est majestueux, et vertigineux a l’extérieur comme au-dedans. Demain, je monte dans les tours via l’ascenseur ! Car il fait vraiment trop trop chaud…

Au zénith, quand il ne fait pas orageux comme hier et aujourd’hui, le soleil rayonne et éclaire l’entrée de la Cathédrale via les vitraux.

Eglise fermée
Eglise baroque mais « simple » au-dedans
Bâtiment « Generali »

A l’orée du parc Sempione

Le frère du carrousel du Louvre a l’une des portes du parc
Une excellente adresse pour un repas familial comme il n’y en a plus

« Osteria dei poeti »: pour un déjeuner « ofokuro »

Si vous voulez déjeuner comme à la maison, rendez-vous à « l’Osteria dei Poeti » à Milano. Ce restaurant familial a été créé en octobre 1982, le père la mère la tante et le fils sont au service, en salle, et surtout c’est resté dans son jus et c’est très bon. C’est le 2ème plus vieux restaurant de la ville. Suivez le guide !

Le menu du jour
L’escalope tranchée finement avec un écrasé de pommes de terre tièdes au citron et au basilic
Le gâteau au gingembre et à l’orange légèrement tiède
Le plateau des desserts
Un caffè normale

Un ristretto
Sous le comptoir
Le néon de l’auberge à l’envers

Une auberge de jeunesse pour une quinqua

A Babila, l’auberge de jeunesse à Milan où je passe quelques jours, les chambres sont confortables car elles se composent de 3 lits superposés avec une salle de bain attenante équipée de 2 douches, 1 lavabo et 1 WC séparé. C’est propre, neuf, bien aménagé. Il y a aussi un roof top assez important. Ça fait du bien de retrouver l’atmosphère des dortoirs, mes compagnes de chambre sont carrément très jeunes, et viennent des 4 coins du globe, l’Anglais est notre dénominateur commun.

Ce matin, petit déjeuner et double expresso, il en faut beaucoup pour remplir la tasse ! Et endiamo vers le Duomo !

Un caffè « normale »

En Italie, un caffè « normale » c’est deux cuillères à café, ou une gorgée pour une petite bouche. En France, le terme utilisé c’est ristretto, un demi expresso et encore ! Mais qu’est-ce que c’est bon ! Du nectar pur …

Un caffè « normale »

Je me disais que Cerrone avait peut-être composé son tube « super nature », en commandant un caffè « super normale », parfois le talent c’est une simple conjonction de circonstances !

Par maladresse, cet après-midi, j’ai tout renversé, le plateau et la tasse, c’était ma « super nature » dans toute sa splendeur sauf que c’était un double expresso avec du lait et là, j’ai tapissé le sol et les murs. Mais rien n’a été cassé et même qu’il est resté l’équivalent d’un caffè « normale » dans la grande tasse ! Top pour démarrer le séjour.

Avec le jeune homme qui tenait la boutique nous avons fait du nettoyage sauf qu’il ne voulait pas au début mais il a cédé avec le sourire.

Mon hôtel est chouette, pas très loin du centre historique à 15 min à pattes. L’ascenseur est vieux mais très joli. Il est doté d’une première porte avec un verrou puis d’une double portes vitrées, toutes deux en bois.

Il ne me manque que le pétase !

En me reposant quelques minutes à l’ombre d’une église fermée – ce que je n’avais pas prévu, mais le lundi en Italie, il faut choisir, entre ravioli fresca ou chiesa chiusa, et comme j’avais déjà mangé des raviolis, j’ai compris que je verrai la Cène de Léonardo une autre fois – je constate que j’ai une plume sur la basket gauche.

Telle Hermes, en toute modestie, Mercure si vous préférez le latin au grec, je voyage pas mal, et en termes d’attribut, un petit casque avec des ailes, un pétase, ferait son plus bel effet. Une idée de cadeau pour le père Noël ou pour innover en travaux manuels, une prochaine soirée d’hiver !

Je suis malgré tout en pétard contre ces fonctionnaires de prêtres, et d’Italiens, car la Cène est un moment important dans la vie de Jésus et la religion catholique et de nombreuses personnes de passage sont parties dépitées, sachant qu’elles ne pourraient revenir.

Ah, le mystère de la Curie italienne, et de ses églises trop souvent fermées, mais est-il aussi grand que celui de la Cène de Da Vinci, pas si sûr !!!

À peine 2 heures et nous voici en Italie

Dans le train, la langue parlée n’est plus le Suisse allemand mais l’Italien. Les wagons sont quasi déserts, les quelques voyageurs pianotent sur leur clavier, pas de vacanciers, encore moins de rires d’enfants. Le paysage majestueux de la haute montagne confine au vertige et me conduit sur les pics jouant à cache cache avec les nuages. Le fond de l’air est frais, un petit pull n’est pas de trop.

Dernière soirée à la Bodega Zum Strauss

Ce soir, j’ai passé ma dernière soirée à la Bodega Zum Strauss avec le patron Jonathan, moitié Anglais moitié Écossais. Nous avons parlé de sa maison près d’Oban, un port qui permet de rallier Islay, pour ceux qui connaissent les whiskies tourbés…

Nous avons échangé sur le grec ancien, qui n’est plus enseigné Mozart, et Léonard de Vinci mal aimés et incompris à l’époque et regardé les photos de sa maison là-bas qui donne sur l’océan vers l’Irlande où il se rend tous les mois mais sans encore avoir l’envie d’y couler ses vieux jours car sa famille de cœur est ici à Bâle.

Il m’a offert deux verres de Laphroaig, et j’avoue être bien imbibée.

L’angus et les frites maison étaient à tomber et la crème au chocolat aussi. La cuisine est familiale et l’accueil chaleureux, une excellente adresse.

Une exposition qui m’a fait rêver : l’eau, lieu de baignade et centre névralgique des villes de demain

Et si le fleuve ou la rivière qui traverse les villes reprenait son droit de cité, et redevenait un lieu de sociabilisation où les habitants se retrouveraient pour se baigner et vivre. Une composante importante de l’urbanisme des villes du 21eme siècle se concentre sur l’eau, la rivière, le fleuve, cet élément vital sans lequel la vie humaine n’est pas possible.

Au musée de l’architecture de Bâle, une exposition lui est consacrée, une vidéo permet de voir des gens qui se baignent dans les rivières, vues sous l’eau et sur l’eau en simultané et c’est saisissant. Le spectateur devient acteur, et se prend au jeu. Des projets existent à Londres et à NYC qui n’ont pas la chance d’avoir des rivières assainies comme en Suisse. A quand un projet sur Paris ?

Bâle m’emballe et rebondit

Loin de n’être qu’un trou, je ne dirai pas qui m’a fait cette belle allusion, Bâle m’emballe. A la fois ville d’eau et ville terrestre, elle conjugue, d’après mes échanges avec les locaux, la vie de l’homme au passé, au présent et au futur, des pieds à la tête. La présence du vélo et du tram, et la navigabilité du Rhin rendent les lieux respirables et paisibles. Le fleuve offre des vues imprenables, grâce à des jardins suspendus rive gauche, accessibles par des escaliers avec possibilité de boire un verre et de lire ou de se reposer sur des chaises longues et à des quais pour bronzer ou se baigner rive droite.

Sa vieille histoire médiévale n’est pas écrasée par l’architecture contemporaine, les constructions ancrent et le marcheur se se sent entouré, ce sont des témoins lumineux de ce qui se passe ici depuis des siècles. Depuis mercredi, j’ai le sentiment de vivre dans une province du Japon. L’Art de vivre c’est de la Bâle …

Habitudes et alors !

Dans habitudes, il y a habit, habité, habitat, une racine commune et ancrée, fondatrice de l’essence humaine qui ramène le repas qui se répète à sa réalité première, se sustenter et se faire du bien.

Ce soir, comme les autres soirs, je dîne dans un restaurant toujours le même depuis le 1ee soir, de proximité, qui me semble s’approcher d’une cuisine familiale. Je m’y sens bien, je suis comme chez moi. Tout est frais, cuisiné sur place avec des serveuses et serveurs plus que gentils.

Le lieu a une âme, et les murs couverts de croquis, gravures, lithographies que le patron a reçus de ses clients.

Ce soir pot-au-feu froid à la vinaigrette et frites maison puis St Honoré. La fête !

Un galopin

« Le rêve c’est tout, la technique s’apprend »

« L’unique chose stable c’est le mouvement partout et toujours. »

« Le définitif c’est le provisoire. »

« La roue le début de tout, la mobilité totale, la folie, la vitesse, la quantité industrielle ».

« Le rêve c’est tout, la technique s’apprend. »

« J’ai toujours été anti-tout et surtout anti-art ou meta-art ou merde à l’art ».

« Dès que je touche à la ferraille, c’est la magie. »

« C’est toujours impoli de mourir, envers les autres. »

Tinguely c’était un sacré bonhomme. Décorateur d’intérieur et de vitrines de magasins, il a travaillé et été l’ami d’Yves Klein, développant l’idée que l’art devait se détacher de l’objet et du matériau et qu’il était éphémère et en mouvement comme la vie.

Artiste de la cinétique, autrement dit du mouvement, auquel il ajoutait du son.

Ses installations sont gigantesques et consistent à recycler des objets souvent de la ferraille. Il a créé des machines à dessiner ou à sculpter. Et, puis son truc aussi c’était le happening, avec ce moment qui l’a propulsé artiste international, quand, en 1960, au MoMa de NYC il a mis en scène dans la cour du musée le fait de faire disparaître une oeuvre car in fine que restera-t-il de l’homme sur terre ? Sauf que tout n’a pas disparu de sa création éphémère …

Humour toujours
Le danger de la vitesse et de la machine qui détruit l’homme
La roue au centre de tout

L’enfant est au cœur des inventions de Jeannot
La machine à rêves
Pas de Jeannot sans Niki de St Phalle
Niki et sa folie (re)créatrice

L’exposition Rebecca Horn aussi était intrigante. Extraits…

Une femme ouvre ses ailes et les ferme en s’éclipsant

Ce musée est juste génial. Indispensable comme l’homme.

Voilà ce qui est resté de son happening au MoMa

Anatomie (ou géographie) de Bâle

Au bout de 3 jours, je commence à me désintégrer pour mieux me fondre dans Bâle. Je m’approche de sa structure, et me relie à son ossature, en collant mon œil sur son urbanisme et ses constructions de l’autre côté du Rhin. Ainsi, ce matin, je suis sortie de son cœur historique pour me rendre à pied au musée Tinguely, un prétexte pour la voir de loin, depuis la rive droite. Certes, je suis allée à la Fondation Beyeler, jeudi, le lendemain de mon arrivée, à 6 km du centre, perdue en pleine nature, sauf que je me suis laissée emporter par le tram. Aujourd’hui, c’est une autre approche, je remonte les artères du cœur pour aller dans sa tête !

Une fois franchi le pont qui part du Kunstmuseum, le long du fleuve, les maisons bourgeoises fleurissent ainsi que les espaces aménagés pour aller nager ou pique-niquer. Et en marchant plus en avant, j’ai trouvé en périphérie de la ville, en direction de Mulhouse, une vieille usine en brique désaffectée, une menuiserie qui marche et le site industriel pharmaceutique Roche, et son siège en verre, en escalier, dont le design est signé Herzog et de Meuron. Ce dernier se situe à 5 min, du musée Tinguely construit par Mario Botta, et financé par Roche.

Sans argent, peut-on offrir à l’Art des écrins comme celui-là ? En a-t-il besoin pour s’exprimer ? Tinguely dit « Jeannot », grand artiste cinétique a ajouté le son au mouvement. Il était contre la machine, et communiste, il pensait que cette invention de l’homme avait ruiné l’homme, et sa créativité. A voir ce qu’il aurait pensé de son musée …

Rive droite en bas du pont
Rive gauche de l’autre côté du pont

L’usine désaffectée

Un bout de gazon dans la ville et de l’art toujours
Des fontaines pour se désaltérer sous l’aile d’un dragon
Des appartements avec terrasses et vue sur le Rhin
Une place pour s’adonner à la joie de la lecture
41 étages la plus haute tour de Suisse
Le site industriel du géant pharmaceutique
Le musée Tinguely
Un embarcadère
Retour dans le centre, le cœur de la ville

Bebbi Sy Jazz Festival et « Green Book » en plein air – Bâle de match !

Ce soir, j’ai découvert le Band des « blue carpet » dans le cadre du festival annuel de jazz qui se tient le temps d’une soirée et d’une nuit sur 30 scènes, en même temps, dans le centre de Bâle soit 70 groupes. Le festival a été créé par 2 passionnés de jazz il y a 35 ans.

Le groupe a joué « Kind of blue » mais aussi « Move on up » ou encore « Rock with you »… Un trombone, une trompette, un saxo alto, une guitare électrique. un piano et une batterie soit 6 jeunes qui envoyaient un Groove de folie. Waouh, on dansait et on chantait, jeunes, vieux, avec la mega banane. L’ambiance était bon enfant.

https://www.basel.com/fr/Media/Evenements/Em-Bebbi-Sy-Jazz

https://www.bluecarpet.ch/

Ensuite, je suis allée voir le film en plein air « Green Book », et c’était quelque chose. Il y a plus de 7 ans, j’étais avec 3 potes devant le centre Pompidou sur l’esplanade, on avait décidé de revoir « l’Armée des Ombres », on avait froid et on picolait de l’alcool fort, sur et sous une couverture. Je ne me souviens pas avoir tenu tout le film ! Grand souvenir. Ce soir, le film était plus ou moins léger, il faisait froid et l’histoire était poignante d’autant qu’elle était vraie. J’étais le cul par terre sans alcool fort ni couverture. Le sujet du film. Ça se passe en 1962 aux USA sur fond de ségrégationnisme. Un pianiste noir a besoin d’un chauffeur pour une tournée et il choisit un blanc d’origine italienne, qui n’aura pas son éducation mais entre eux se nouera une relation forte d’amitié.

Time to sleep now ! Sleep tight fellows !

C’est l’heure de rêver

Autres photosensibles

Calder et son flamengo noir, le rouge est à Chicago devant l’hôtel de ville
Presbytie et photographie ou l’art de conjuguer et d’accommoder l’œil au sujet
Le clown blanc d’Henri Laurens
trop chouette la Fondation
Rudolf Stingel, de l’orange au mur et l’occasion de déposer son empreinte sur la moquette

Rues à hue et à dia

Vient le moment du hasard, de la promenade sans queue ni tête. Et la ville de Basel y invite. Principalement, des rues piétonnes qui montent et qui descendent avec ou pas des escaliers, des piétons et des cyclistes et des oiseaux. Pour les oreilles, ce soir, y a jazz festival et c’est le we. Les food trucks sont de sortie. Et les locaux se préparent…

St Georges toujours et le dragon pas en grande forme, sur fond d’un célèbre bâtiment scolaire

Les apothicaires sont légions ici et j’aurais aimé visiter le campus de Novartis qui a confié la conception de ses bâtiments à de grandes signatures Tadao Ando Frank Gehry…sauf qu’il faut montrer patte blanche une semaine à l’avance. En clair, c’est râpé pour cette fois, je me contente de prendre en photo les vitrines des pharmacies !

Et côté jazz voici le programme et une des places qui accueille des groupes.

Kunstmuseum : badaboum

Bâle a renversé mon popotin une fois de plus. Son musée d’Art propose d’extraire régulièrement des œuvres Énormes de sa collection permanente non moins Gigantesque parallèlement à des expositions telles que le Kosmos Kubismus, Ikemura ou William Kentridge. La muséographie, à cet endroit, met toutes les conditions de son côté, l’œil n’a plus qu’à s’ouvrir et les émotions à sortir.

Salle du haut, place à l’expressionnisme abstrait, Clyfford Still 1957 mais aussi le Rothko des Sixties, un double noir qui met Soulages aux rencards.

Et puis, Barnett Newman et Jasper Johns et un Warhol pour finir en pop Art. J’ai oublié de préciser que ma big camera est restée logée dans la locked room du bas avec mon petit sac à dos. Alors merci à mon smartphone vieille pomme !

Abasourdie, je me projette dans le Kosmos Kubismus qui a fait l’objet de la même expo à Pompidou sauf que certaines œuvres doivent varier d’un endroit à l’autre. En substance, ce qui m’a soulevée du sol.

Derain sculpteur
Cézanne 1904/1906 la Ste Victoire vue des Lauves, celui sans lequel le Cubisme n’aurait pas été le Cubisme
Ce clown d’Henri Laurens
Juan Gris le livre
Picasso bien sûr qui doit beaucoup à Braque qui est le 1er à avoir déconstruit les formes et les images
Braque le 1er fils légitime de Cézanne
Fernand Léger
Sonia Delaunay
Raymond Duchamp
Calder : entre deux étages, j’étais dans les nuages avec ses oiseaux

Et puis, les autres toiles éparses et fantastiques

Baselitz et Arp
Ikemura

Cinéma en plein air à Bâle, c’est de la balle !

Le lieu se tient place Munster à côté de la Cathédrale. Sauf que c’est « sold out » il n’y a plus de place. Who knows je vais tenter le passage de la petit souris, ce soir…

En attendant, je regarde les vitrines des librairies d’art …et je me régale !

Ambiance éveil sans réveil

Hier, j’ai regardé « Polina » sur TV5, la chaîne francophone qui suit les voyageurs en mal d’images animées au bout du monde. Au départ, c’est l’évocation d’une BD que je n’ai pas lue qui m’a donné envie de voir le film, sorti il y a 3 ans, ensuite c’est Juliette Binoche qui incarne un professeur de danse contemporaine et qui danse aussi dans sa vie de femme et d’artiste.

Le film est remarquable, il parle essentiellement de danse et de la vie des danseurs, il montre les cours et le despotisme des professeurs, cette rigueur extrême qui va jusqu’à la manière de (mal)traiter les corps et leur tête sans possibilité pour l’élève de réagir. L’enseignement est d’une extrême rigidité et le corps doit n’être que souplesse quant à la tête, elle doit être hyper solide. Un autre des paradoxes de l’Art ou de la vie humaine.

Il traite également de la détermination à agir de cette jeune femme russe qui est l’espoir de ses parents et qui a tout pour accéder au Bolchoï. Ce qui rend le film plus fort c’est que l’actrice principale est russe, élève d’une grande école de danse de St Petersbourg au moment du tournage. Elle n’avait pas suivi de cours de français et de comédie avant le film. Elle est extraordinaire.

L’histoire, une jeune ballerine travailleuse et remarquable progresse jusqu’au concours d’entrée au Bolchoï et finalement un soir en allant voir un ballet de danse contemporaine décide d’arrêter et de ne pas présenter le concours mais d’aller à Aix-en-Provence suivre des cours de danse contemporaine. Elle doit désapprendre la manière de s’ancrer sur le sol, de composer ses mouvements, et de vivre sa danse, c’est un bouleversement à 180 degrés et ça ne va pas marcher, corps et tête ne suivent pas.

Sa prof lui aura appris que pour danser, comme dans tout art, il faut vivre, éprouver, ressentir, se casser la figure et se relever. Elle va quitter la France, devenir serveuse dans un bar de nuit à Anvers et rencontrer un animateur social de jeunes qui les fait danser. Elle va se lancer dans la chorégraphie de danse contemporaine avec lui (joué également par Jérémie Bélingard danseur étoile à Paris) et vivre ce qu’elle est.

Maintenant c’est l’heure du petit déjeuner et après musées, à pied, le pied !

La Munster Cathédrale

C’est dans la crypte que j’ai réalisé que la Cathédrale de Bâle a été construite à quatre périodes de l’histoire : Carolingienne au 9eme siècle puis Romane au 10 et au 12eme siècle et enfin Gothique l’actuelle qui date du 15eme. Sur la façade St Georges et le dragon et à l’intérieur des orgues magnifiques. Concert en prévision…

Vues de la Fondation Beyeler et être vue

Il n’y a pas de mots, de sons qui puissent rendre compte.

Renzo Piano a su créer le passage entre la nature et l’homme. L’écrin de l’architecte invite à voir, à dessiner et à écrire.

Les collages de Matisse sont à couper le souffle.

Les Calder …

L’esquisse cachée de Seurat pour laquelle il est nécessaire de demander l’aide du gardien de musée pour soulever le tissu qui la recouvre. C’est génial ! Un autre regard se pose alors sur l’œuvre…

Le pop art ne manque pas à l’appel

Et puis, l’expo dédiée à LB, extraordinaire, son journal, un extrait de ses nuits d’insomnies

Et maintenant, je me pose, dans la galerie de Renzo Piano côté jardin. Avec cette impression que la Suisse est le Japon de l’Europe.

Dans le tram

Dans le tram, ça balance. Il fait gris, il ne pleut pas, ils annoncent quasi 30 degrés tous les jours dans leurs prévisions météo sur le smartphone. Je suis ravie de ma nuit calme sans pisse mémé, de mon petit déjeuner au munster, bien crémeux. J’ai manqué partir dans le mauvais sens. Une demi-heure de trajet et je vais retrouver l’architecte Renzo Piano et la Fondation Beyeler. Le même collectionneur qui est à l’origine de la Foire de l’Art Contemporain qui se tient chaque année en juin.

Une ville médiévale sur le Rhin

Bâle ou Basel en Allemand car la ville située au nord ouest de la Suisse est proche des frontières françaises et allemandes mais on y parle surtout le Suisse Allemand ou l’Anglais. Sillonner les ruelles, admirer les portes, les murs, les toits, de ces maisons qui remontent au 13eme siècle tel fut l’essentiel de mon après-midi. J’ai aussi visité la Mairie en brique rouge de style gothique bourguignon recouverte de fresques à l’origine d’Holbein le Jeune qui ont malheureusement été effacées par le temps et hébergeant des sculptures dont celles de son fondateur Lucius Munacius Plancus, général sous Auguste en l’an 43 avant JC et me suis reposée au parc de la Cathédrale protestante qui domine le Rhin. Je ne l’ai pas encore visitée mais sais qu’Erasme y est enterré.

Le vélo est le mode de circulation préféré des Bâlois ou le tramway et la marche. Certains se laissent porter par le courant du Rhin sur une bouée, elle ne doit pas être chaude, pourtant le ciel brille de 1000 feux.

Prise et emprise

A peine arrivée, je lance le gps, repère mon hôtel et y dépose mes bagages. Il fait beau, l’endroit est calme, voire provincial. En termes de population, avec un multiple de 9 à Vendôme le compte est bon. Je commence à avoir faim. Par hasard, je découvre un restaurant, plutôt bien en apparence, ce que me confirme internet, sauf qu’il fermait, alors j’ai réservé pour ce soir, 20h. Puis, je demande au serveur s’il connaît un endroit agréable pour grignoter et hop c’est parti ! J’avoue m’être régalée, la flamiche était fine, fraîche, un premier moment de volupté suisse ! Pour le fromage blanc, il y a 45 ans, j’aurais dit « pas mauvais key », plus facile à prononcer que « jockey » !

A l’hôtel, ils m’ont donné une carte qui permet d’accéder aux transports en commun gratuitement, et aux musées, à moitié prix. Demain, je commence le programme ! Là, je flâne…je déguste la prise récente de vacances et l’emprise de cet endroit qui n’utilise pas les mêmes prises électriques mâles que chez nous ! 3 branches ici, bon je débranche du boulot, ok…Ouf l’hôtel a prévu le coup, ils m’ont prêté un adaptateur pour le séjour !!!

C’est parti sur mon tapis volant !

Ces jours derniers, j’ai retrouvé le silence particulier de ma chambre à la Guimanderie. Il ne ressemble à aucun autre, sa tonalité profonde rend le lieu unique, et propice à la lecture. Depuis mon lit d’enfant, re-tapissé plusieurs fois entre aujourd’hui et mes premiers pas pour l’atteindre, là-haut, à l’étage de la maison de mes parents, j’ai souvent rêvé à des voyages, à la vie que je pourrais avoir, adulte, et j’y ai lu et vécu d’autres vies que la mienne. Sur les murs, une toile de Jouy habillait mon univers, mon nid de l’époque. Je baignais en plein 18ème siècle, des jeunes filles en fleur et en robe longues, portant des ombrelles à volant, jouaient à la balançoire ou se promenaient bras dessus bras dessous avec un ami ou une amie. Je les observais et partais avec elles, dans leurs jeux, riant, légère et amusée. Entourée par ces scènes aux tons vieux rose, mon lit, telle une embarcation bougeait au rythme de la houle, sur la moquette bleue, mon océan, ma rivière, et souvent j’ouvrais la fenêtre donnant sur le jardin, ma ligne de fuite derrière des double rideaux roses à pompons. Les livres je les avais à ma portée, sur une petite bibliothèque réalisée par le menuisier du village, dans le petit débarras qui jouxtait ma chambre et donnait sur le grenier. Ainsi, j’ai longtemps voyagé dans ma chambre et je continue.

Dans l’objet rapide qui me véhicule, à cet instant, pas de silence, d’autres sons que le silence, des voies qui parlent et crissent au milieu de la nature et des voix qui murmurent ou s’écrivent par le biais d’un téléphone numérique. La langue commune est résolument l’anglais, la fréquentation cosmopolite mêle des jeunes des personnes âgées, des êtres seuls, des familles. Le voyage a commencé, aujourd’hui la sensation est à la fois la même et pas pareil, mon voyage se poursuit vers un autre ailleurs.

Je lis deux nouveaux livres, ouverts ce matin. « La Pastorale américaine » de Philip Roth et j’avoue être déjà émerveillée par la musicalité, le sens du détail et de la précision des descriptions qui rend les personnages et leurs relations vivantes et palpables. L’autre livre se rapproche davantage du journal intime, d’un récit de voyage. Il est remarquable aussi.

Rothko dans le ciel, retour d’une Odyssée

Retour de Funchal dans des conditions exceptionnelles, l’option n’était pas intentionnelle. Le vol flirte avec le courant Surréaliste, et invite Rothko, mon peintre expressionniste abstrait de cœur, à sa table. Mark, de son prénom, pape de l’harmonie des couleurs, nous fait de l’œil pendant les 4 heures de la traversée. Le ciel, d’un bleu azur que la Méditerranée lui ravirait sans hésitation, sort sa palette et inonde les hublots. Le soleil dégouline et caresse nos yeux en particulier ceux de mon amour qui s’est fracturé la fibula (péroné) et, ce n’est pas une fabula, seulement la suite d’une longue Odyssée parsemée d’épreuves. S sur une civière, la jambe dans le plâtre ouvert sur toute la longueur, nous rentrons dans un Lear Jet 45 de la compagnie « Luxembourg Air Rescue » affrétée par l’Assurance. The crew se compose d’un pilote allemand, d’un co-pilote français, d’un toubib anesthésiste allemand et d’un infirmier urgentiste belge. L’Europe nous sauve et continuera de nous sauver… La team « assure » grave depuis l’accident sur le caminho PR 1.1 en direction d’Ilha, mercredi, jour de pluie et d’un autre accident ô combien tragique.

Merci à Allibert Trekking, à Nubélia notre relais sur place, aux Bombeiros (les pompiers) rois du Paris Roubaix en 4×4, aux ambulanciers, à l’équipe de Mutuaide Assistance qui a mega grave assuré, et à toi qui as vaillamment bravé le froid, la pluie et la douleur en attendant les secours.

PS1 : Ze crew Luxembourgeoise sillonne le globe pour apporter des soins d’urgence et sauver des vies, et sur leurs chemins célestes, Rothko et l’amour ne sont jamais loin.

PS2 : survol de la Beauce, bisous tendres à maman et papa, merci à vous aussi d’être là et de m’avoir fait germer au-delà de vos intentions initiales !

Ma fleur orange

Une fleur orange, remplie de vitamines, m’a cueillie, à la fin de l’été dernier. Puis, j’ai hiberné et elle aussi, et nous avons voyagé chacune de notre côté.

Au Printemps, nous avons célébré le temps des retrouvailles, un rapprochement au plus près des éléments entre terre et mer, à Madère.

Quand le vert confine au vertige

Marcher c’est un luxe, un art, un moment privilégié de dialectique du bipède avec la nature. Nourrie par la ville, où tout est possible, grand et vertical, plus ou moins réel, et chargé par l’utilité des choses, le petit bout de femme que je suis aspire au calme aussi, et à l’horizontalité des paysages en les traversant tout en étant traversée par chacun d’entre eux. Rejoindre le centre de la terre me permet de sortir de l’axe de la routine urbaine, d’esquisser un retour aux sources, et de reformer le grand écart du petit rat que j’ai été. Juste comme ça, une figure de style qui ne sert à rien qu’à me faire du bien.

Parfois, comme exutoire il suffit que je bois un bon jeune ou vieux whisky pour goûter la beauté du monde, mais là non, pas d’eau de vie, juste de l’eau pour s’hydrater et la Vie, sans germination ni distillation.

L’idée de départ c’était Madère, une île au sud du Portugal à la même latitude que Casablanca. Il y règne un climat tempéré comme en Bretagne, en plus chaud, avec une alternance quotidienne des quatre saisons. C’est donc très vert, mais aussi fleuri, d’où son surnom de « l’île aux fleurs », et volcanique en son sein, même si les caldeiras Verde, et Inferno sont restées silencieuses depuis 650 ans. Pour les cultures de fruits en terrasse, en particulier la banane, l’eau est acheminée par des canaux d’irrigation appelées des « Levadas » creusées par des esclaves africains au 16eme siècle.

La superficie de l’île avoisine les 750 km2 soit 55km de longueur sur 25 km de largeur. Une route côtière permet d’en faire le tour sur 175 km. Les habitants de la forêt car Madère signifie forêt en Portugais sont au nombre de 275000 et quasi la moitié habite la capitale Funchal et une autre grande partie à Machico à côté de l’aéroport. Ce dernier construit sur pilotis, appelle des atterrissages courts, très serrés et met les freins des avions à dur épreuve. L’île est sortie de terre il y a 6/7000 années, bien en amont de cet admirable ouvrage en béton qu’est la piste de Funchal Airport. Les stigmates du temps, les strates de la couche terrestre, impressionnent encore plus, en marchant du côté de la pointe est de l’île, du côté de Sao Lourenço. L’endroit, semi-désertique, laisse peu de place aux fleurs mais la vue suspend le souffle.

Et puis, il y a la magie de l’enfance, Merlin l’Enchanteur n’est pas loin, celle de pouvoir sillonner la forêt primaire, au cœur de l’île, classée patrimoine mondiale de l’UNESCO. La végétation se répand, très dense, elle brille, verdoie, luxuriante comme dans les pays tropicaux voire inquiétante et sombre. Elle s’épanouit encore plus lorsque les trombes d’eau jouent de concert avec les cascades. Des chemins de pierre voisinent avec les Levadas c’est très beau.

Enfin, nous avons marché et traversé des cultures en terrasses ainsi que le chemin de la côte du nord de l’Ilha, après avoir longé la Levada de Caniçal pour rejoindre Porto Da Cruz et son front de mer.

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Les insulaires sont accueillants etgentils. Le tourisme est la première activité de l’île puis viennent le vin de Madère, les fruits les bananes la papaye …et le poisson le thon, le sabre noir.

C’est un lieu de paradis pour les randonneurs qui culmine à 1862 m avec le Pico Ruivo. Parfois, le vert confine au vertige et c’est la chute.

« Sogreni » c’est pas saugrenu pour le passionné de cycle

Dans la rue de mon hôtel, la maison Sogreni, ouverte 3 jours par semaine, propose à la vente des vélos, et des accessoires, de la sonnette aux pédales en passant par des selles Brooks. des lampes à Led et des chaînes…Leurs sonnettes sont étonnantes, se composant d’un disque en acier, cuivre, zinc ou aluminium et d’un ressort qui lorsqu’on le tire puis le lâche émet par vibration une note, un son qui dépend du matériau.

Le jeune homme m’a dit que j’avais de la chance avec le temps car à Copenhague il pleut plus qu’au Royaume-Uni ce qui surprend les Britanniques, très nombreux à venir en touriste.

Je ne fais pas de tours en vélo mais il faut dire que c’est tout comme vu leur présence dominante et mes divagations, tout là-haut.

Divin falafel et café « Kalita »

Tout près du cimetière, le meilleur des falafels jamais goûtés, la pita à la farine de blé noir, très fine, les boulettes, le houmous, la sauce au fromage blanc, citronnée et à la menthe, d’une fraîcheur et d’une légèreté qui confinent au divin.

Après le cimetière, tout s’explique !

Et puis un café maintenant, un colombien, filtre, « Kalita ».

Assistens Kierkegaard : est-ce là que les gens vivent ?

Changement de quartier, il fait beau, c’est le moment de se promener à Norrebro, au nord ouest de Copenhague. Les cyclistes pédalent à fond et transportent leurs courses dans leur carriole arrimée devant.

L’endroit est populaire, multi-culturel aussi et recouvert de tags, un espace ouvert au street art.

Un détour par le marché pour se nourrir les yeux.

Mais le lieu de rêve, celui où les gens vivent c’est le cimetière d’Assistens Kierkegaard. Les enfants y cueillent les petites fleurs (violettes, pâquerettes…), les mamans sortent leurs landaus, les jeunes gens pratiquent le footing, les vélos traversent très vite, les hype parlent dans leur casque BO (Bang & Olufsen) et les amoureux roucoulent. J’ai observé un écureuil plein de panache et affamé.

Les tombes y sont toutes différentes, des pierres plus ou moins taillées et posées à même le sol, de l’herbe et des fleurs, des arbres.

J’ai une pensée pour Agnès Varda, qui vient de s’envoler définitivement vers l’ailleurs, cet inconnu dont on ne revient pas, sauf dans les songes des vivants qui vous ont croisés voire aimés. Photographe et cinéaste, elle aimait nous raconter des petites histoires, celles de la vie, de nos vies pareilles et différentes, celles des vivants.

Position assise

À Copenhague, l’invitation du temps se conjugue avec la notion de durée et fait fi de l’inexorable course de l’horloge. Cette appréhension-là du temps, qui s’étend et se répand, sans limite, aime taquiner du museau avec les verbes d’action « s’asseoir » et se souvenir.

Pas de focus sur la chaise qui est un art ici. Se poser, poser ses fesses, ses idées, se reposer, s’arrêter, mettre le mouvement du corps en suspens vers l’extérieur pour mieux se mouvoir et s’émouvoir au-dedans.

Le Danois doit être bouillonnant du bocal pour avoir autant imaginé de façon de s’asseoir dans des chaises ergonomiques.

Bon, maintenant que la sieste se rappelle à mon horloge interne, je vais rejoindre mon ami Fauve, le peintre Albert Marquet, et m’allonger…

et quand mes yeux auront envie de lumière, j’irai rejoindre mes copains dehors !

Pour en finir avec les stéréotypes sur le Danemark

Ils n’ont pas le sens de l’humour : faux, il suffit de regarder cette œuvre d’art contemporaine mise en avant de l’article. Peut-être sont-ils rares mais en France aussi !!!

Ils aiment beaucoup le orange et c’est lassant à la fin : vrai mais c’est plutôt bien et rafraîchissant ça donne du peps, du jus, le orange…

C’est petit Copenhague : vrai, deux trois jours et le tour est joué. Je marche 18 km par jour, certes, et surtout, il est préférable de laisser ses talons aiguilles à la maison car la chaussée est pavée.

Ils sont à fond écolo : vrai et d’ailleurs le nombre de cyclistes est hallucinant et les boutiques associées à ce sport national sont légion.

Ils sont cool et à fond sur l’égalité femmes hommes : vrai et les toilettes sont mixtes même que c’est plus drôle, au début j’ai fait demi-tour et puis non c’était ze place to be…

Les parcs sont nombreux : vrai et bien entretenus. Et arborés et ça fait du bien après avoir bien marché de s’asseoir sur un banc.

Et la météo plus froide qu’en France: vrai because la Baltique a tendance à se frotter à ses quais d’embarquement !

L’architecture est pas mal : vrai, ils sont surtout forts en design Intérieur, chaises, lampes…

La cuisine est un de leurs atouts culturels : définitivement vrai ! Il suffit de regarder leurs petits Smorrebrod !!!

Contrôle des douanes

Hier à Roissy, les policiers volants de la douane interceptaient de manière « aléatoire » des valises et leurs propriétaires patentés. Ouf, je passe à travers sauf que…Après avoir traversé le portique, bing, ça sonne. Pas de ceinture, à mon pantalon, alors on me demande d’enlever mes chaussures. Et je vois qu’ils les mettent dans une machine qui les examinent aux rayons X. Et s’ils ne me les rendaient pas… Heureusement, ça s’est arrêté aux chaussures qui désormais émettent des rayonnements visibles jusque dans le ciel et la lune s’en gargarise !!! Ben oui, désormais je ne mets plus de chaussette car j’ai plus chaud qu’avant !!!

L’heure du shot …

Même un peu endormie, je ne pensais pas me prendre un shot de si bon matin ! Boum boum terrassée en quelques instants. Le gingembre alliée à la pomme et j’étais faite !

L’inspecteur mène l’enquête…Expertise en fingers prints ! C’est drôle, on aurait dit que la Panthère Rose en la personne de Peter Sellars était de retour sur une musique inoubliable d’Henri Mancini.