Dimanche de lendemain de fêtes, le sommeil s’est évaporé et se confond avec les vapeurs de thé. Je bois des fleurs du mal, je prends un bain au milieu des pétales, létales, et je souris de plaisir et de bien-être en fermant les yeux. Puis mes paupières frissonnent et se déplient en regardant les roses…
A tous les étages l’Homme grandit ou plutôt se rapproche du ciel
Avec l’âge, c’est comme si je montais les étages d’un immeuble et que je me rapprochais, chaque jour, un peu plus du ciel, du soleil, de la pluie, du vent, et des éléments de Dame Nature qu’ici bas, l’Homme a tendance à oublier, négliger ou tenter de domestiquer. Les étages aident à voir comme les…
Enfance japonaise
Ce soir, je marche sans mes jambes, juste avec ma tête. Des pensées me portent libérant de l’énergie, nouvelle et renouvelable qui, m’emmène loin d’ici. Je me pose, les yeux ventilés par un flux d’air léger, la chaleur devient enveloppe. Mon nid respire, s’aère. Je me revois et me perçois enfant. Peut-être est-ce l’effet de…
The Auld Alliance à Singapour
Parfois, il fait très chaud et par réflexe, la pensée s’évapore et se limite à « c’est le moment de boire et de se désaltérer avec de l’eau ». Et, d’autres fois, parce qu’un copain vous dit, « viens chez Artcurial, j’organise avec et chez eux une dégustation et une vente aux enchères de whiskies rares », alors, la…
Au hasard de l’Asie et de l’agar agar, je rencontre Balthazar, un drôle d’Ane bâté, et je hennis (qui mal y pense…)
Comment vivre sans bague ni baguette si ce n’est dans le royaume des alouettes ? Ce soir, je revêts mon chapeau pointu, à moins que je n’aie rêvé et que j’imagine traverser le film de Takeshi Kitano. C’est « l’été de Kikujiro », je bois du thé et du whisky, car l’Ane bâté a besoin de se…
Dessins de fin d’après-midi un dimanche à Pariggi
Après avoir visité le musée de Montmartre et regardé, observé des œuvres de Van Dongen, Suzanne Valadon, ou Maurice Utrillo, avec un ami, vient le moment de rentrer à pied, de prendre des chemins de traverse et de s’imprégner de lieux insolites tels que le bar à bulles dans la cité Véron où a habité…
Un éveil dominical
En ce dimanche de juin, je me dépose sur mes deux jambes, la tête en place, les mains dessus et autour. Je m’étonne d’un rien, un chant d’oiseau, pas un merle ni un rouge-gorge, un volatile de la ville, dialoguant avec le brouhaha qui perce les murs depuis les appartements voisins et la rue, jusqu’au…
Voilà c’est l’été : le féminété
Le soleil lèche les murs de Paris qui dégoulinent de crème fouettée sous l’oeil amusé des fenêtres qui s’émerveillent et miroitent. Ce spectacle muet et vivant me rappelle que c’est l’été, la saison de la cueillette des fruits rouges du jardin de Villetrun orchestrée par papa, qui grimpe sur son échelle et se mesure aux…
« A bout de souffle » is back
Si maman me voyait, elle me dirait « tiens, voilà mon troisième garçon » ! Mon côté raisonnable, en apparence, a besoin de flirter, de temps en temps, avec le pétage de plomb et que l’explosion soit visible, autant laisser des traces, histoire de faire son intéressante, et de se faire remarquer… Ce soir, il faisait chaud,…
De l’Aneth à l’âne pas net
Le dimanche, l’âne que je suis peine à sortir de son pré. Il se sent loin de l’envie d’évasion, préférant son nid vert, son pré carré plutôt rectangle, à la prairie lisse et feutrée du parc Monceau. Pas tout à fait nette, l’Aneth broute sur les tapis de son parquet. Elle croque des insectes et…
L’oiseau veille, toc toc, tic tic
La perspective enivre, l’Homme vit de la représentation. La palpation du temps lui échappe, il le sait, il l’explore, quand, saisi par l’instant, un bout de son cerveau prend la tangente, et rejoint un autre bout de l’espace temporel, suit une ligne puis s’égare vers des points imaginaires. Cet Homme-là est créatif, il ouvre les…
La fraise boit
La fraise sort du bois en titubant, la fraise boit. Il pleut, les Tropiques se sont déplacés jusque dans le Loir-et-Cher. Le soleil perce les feuilles d’un acacia mordoré. Du miel coule des frondaisons, les abeilles ont revêtu leur combinaison en Néoprène. Un petit être mi-Homme mi-animal se délecte en regardant les gouttes s’étirer depuis…
Quand maman fait mouche…
Quand maman fait mouche, la mouche n’a plus qu’à s’éteindre après un ultime bouche à bouche avec les fenêtres. Fleuret moucheté, je me mouche, à l’aube de l’été. Dans une mare de sang, une mouche s’étend, sans bruit. Crachin crachas, la pluie (rou)coule dans mes poumons. Orage, les gouttes déroutent les mouches de leurs doutes,…
De Dannemois à damne-moi : en route vers Jean Tinguely, Niki et leur Cyclop !
L’heure est à la poursuite des grèves du rail, les cheminots militent en alternance pour que les nouveaux entrants disposent des mêmes prérogatives que leurs aînés et le gouvernement n’a pas trouvé la clé du consensus, mettre la main au panier ne suffit pas. Car le statut est roi et la statue est reine voire…
Marker des temps
Si vous êtes de passage sur Paris, ou Parisien, de passage sur terre, à la recherche du temps, de demain d’hier et d’aujourd’hui, tous trois entremêlés, courez découvrir l’exposition Chris Marker à la cinémathèque française dont le bâtiment a été imaginé par l’architecte Frank Gehry. Chris Marker incarne l’homme et l’artiste tout à la fois,…
Les rimes s’arriment à la frime
A Kyoto, je tartine ma peau d’huile de riz, assise en tailleur sur un tatami. La chouette hulule, je bois un pinot gris et me sens flotter comme un rhizotome dans son officine, empreinte d’auto-dérision et de nostalgie. Jour et nuit, inlassablement, je recherche le biotope de l’essentiel, l’origine du lien avec la chlorophylle. Aneth…
Ce matin, levage au ralenti
Peut-être parce qu’il fait froid, le corps qui me porte et m’enveloppe vit au ralenti. Le levage au petit matin ne s’apparente pas à une petite chose. Sa présence est poids, son poids est mesure, sa mesure un bout qui compte physiquement et qui entraîne le reste. Dans la journée, je cours parfois, pour rattraper…
L’inspecteur mène une drôle d’enquête
Sans le savoir tout en le sachant, je mène une enquête sur la vie terrestre. J’essaie de comprendre, telle une digne descendante de la Grèce des Pré-Socratiques, d’Aristote et de Platon, si la vie existe, si tout ceci ou cela, et vice et versa, est bien vrai ou si ce n’est pas un rêve. Je…
Photos de lumière et de nuit
Regarder et voir ne vont pas toujours de paire ni de soi. L’appareil photo sous la main, je tisse des fils entre la vie, les êtres et les choses. Un souffle soulève l’oreillette de mon ventricule, je respire puis je me concentre sur les images du monde, ce tout qui m’entoure et m’anime, ce tout…
Pâquerettes loin de Paris : à la campagne la moquette fleurit !
La pâquerette, au printemps, se peigne et soigne sa coupe. La tête hors du sol, elle s’aligne avec le soleil, une collerette autour de son œil de cyclope nyctalope, l’arête au milieu. Pour écouter gazouiller les oiseaux, la petite fleur s’étire en longueur, la tige enserrée sous ses talons. Incapable de les accompagner en jouant…
Le tofu est à la photo ce que le faitout est à la cuisine, c’est-à-dire ? un tout pas mou du tout !
Trop de tri et patatras, je tombe dans un bouillon de purée de pois. Et ça donne ça :
Concert rare à la cité de la musique, hier, un hommage jouissif aux musiques Yiddish, jazz et à Bernstein
Moment fabuleux de communion que ce concert d’hier soir « du Shetl à New York ». L’octet Sirba m’a donné envie de danser, de chanter, de rire et de pleurer ! En réalité, nous avons tapé des mains, souri, fredonné et relâché tout ! Isabelle Georges chantait accompagnée des huit musiciens. Parfois, les musiciens jouaient seuls, à…
Antigonegone aphone
Antigonegone a perdu son téléphone, elle est devenue aphone. Antigonegone est franche du collier, quand elle se présente, elle insiste sur sa qualité de francophone. Antigonegone s’étire les neurones, elle a les nerfs, elle est « on ». Antigonegone compte et assemble des chiffres toutes la journée, elle préférerait écrire des poèmes ou des histoires, c’est pourquoi…
1er mai à Paris, c’est le moment de rentrer et de se mettre au chaud !
De retour à Paris, je concède un « adieu veau vache cochon… », le beau temps a tourné ses talons vers d’autres pays ou continents, loin des cinq coins de l’Hexagone, quelle désillusion ! 20 degrés Celsius de moins qu’à Shanghai et une atmosphère beaucoup moins moite et foggy, grâce au (thermo)mix de notre fée électricité à…
S’enraciner par le dessin
Pour tuer le temps, et oublier la fin, il y a ce miracle qu’est le dessin qui vous absorbe et vous tient tout près, et même dans ou sur le motif. Aujourd’hui, j’ai utilisé des pastels, avec une approche peu technique, plutôt intuitive en mode « cochon » vu le rendu et j’en ai mis plein le…
En voyage, le jeans ne tient pas toujours ses promesses …
L’œil qui frise, je concède que je nourris un certain goût pour l’observation et l’ironie sans oublier l’auto-dérision bien sûr, sinon, le tabouret serait bancal. Illustration du sujet de savoir se moquer de soi-même. Si mon jeans disposait à l’origine de deux jambes, d’une fermeture éclair, de quatre poches, d’ourlets et d’un tissu solide couleur…
Cérémonie du thé improvisée avec de jeunes chinois
Alors que je déambulais sur le Bund, deux couples de mariés se faisaient photographier. Nous étions quelques badauds à observer la scène et à photographier aussi. Un trio de jeunes chinois entre 24 et 36 ans, deux jeunes femmes et un jeune homme, m’ont demandé de les prendre en photo à leur tour. Et puis,…
Coiffeur dans un jardin, hurlement et poursuite, un dimanche matin…à Shanghai
Le dimanche matin, c’est le dimanche matin, le temps des courses au marché couvert, sur des étales à même le trottoir ou dans des boutiques minuscules mais surtout le temps de vivre, d’être libre …comme le chantait Moustaki. Shanghai s’est libérée de son enfermement communiste dans les années 90 grâce à Deng Xiaoping qui a…
Vue splendide et DJ proche de zéro
Heureusement, y a de la Heineken au bar, tout en haut de la tour, pour changer de la Tsingtao ! Et, en ce qui concerne l’ambiance musicale, c’est archi mauvais. J’aurais bien proposé mes services au jeune DJ pré-pubère, mais bon, je pourrais être sa mère… C’est moi qui suis hors du coup, il faut…
Barges sur et au-dessus du Huangpu
Pendant la nuit, les barges continuent de charger, de flotter et de livrer leurs cargaisons. Parfois, elles peuvent contenir jusqu’à 16 containers. C’est impressionnant vu du 30eme étage d’une tour qui donne sur le Bund et le Pudong. Il fait nuit, les centrales de production électrique donnent à plein. Toutes les tours lumineuses rivalisent d’énergie…
Les années de pèlerinage
Je voyage pour oublier d’être sage, pour oser regarder derrière les paysages, pour voir d’autres visages et usages de la vie, pour dépasser le ciel et percer les mystères du réel, de ce que je suis et que je n’avais pas imaginé… Comme le héros de Murakami j’essaie de comprendre ce qui me motive, mes…
Des petits pas avec mes yeux
Après avoir beaucoup marché du Nord au Sud et d’Est en Ouest, pour quadriller le territoire, cerner l’inconnu, je me rapproche enfin de mon espace vital, d’une forme familière, je peux en faire le tour, l’embrasser, le regarder de près ou de loin, y retourner. J’économise mes pas, soit je longe le Huangpu pour prendre…
Hôtel sur le Bund, mon bardas en deposit !
Ici on se lève tôt, et on se couche tard, l’épaisseur fine de carton pâte du shikumen dans lequel j’ai dormi me l’a rappelé. A la tombée du jour, les dîners festifs installés sur des petites tables pliantes réunissent les voisins et ça rigole dans les coursives. Quelques heures plus tard, dès l’aurore, tout le…
Thé dansant au Fixing Park cet après-midi
Bien décidée à me poser, je pars avec Murakami sous la main en direction du parc de Fuxing. Après 20 bonnes minutes de marche, j’aperçois des joueurs de go puis de cartes, des photographes du dimanche comme moi et des amateurs de danse de salon. Je m’assoie et les observe longuement. La musique est sirupeuse…
A moto dans le quartier de Xintiandi
Changement de lieu, j’arpente les rues puis les dédales de couloirs du métro, direction plus au sud vers Fuxing Road, près du métro Xintiandi, dans le quartier de l’ancienne concession française, apparemment devenue un endroit branché. J’y ai loué un appartement pour une nuit, dans un shikumen. Arrivant en avance, j’ai attendu le propriétaire plus…
Entre chien et loup, les petites culottes flottent aux fenêtres
La tête en l’air, et aussi sur mes miches, je suis attentive aux deux roues motorisés électriques et aux vélos qui déboulent de toute part. J’aime en fin de journée suivre le sens du vent et me rapprocher de l’air marin de Hangpu. Mes cheveux se soulèvent et mon appareil photo appareille. Je retrouve mes…
De Pudong à Nanjing Road
Mercredi, il refait beau, pas trop chaud, l’air marin souffle entre mes orteils. J’ai pris le métro direction le business center de Pudong à l’Est de Huangpu. Les buildings sont multiples d’eux-mêmes, impossible de les dénombrer. Ils sont d’autant plus hauts qu’il faut amortir leurs fondations, car forer dans d’anciens marécages oblige à creuser en…
Une soupe et un dessin avant d’aller dormir
Pas tout à fait par hasard, j’ai retrouvé le restaurant que j’avais découvert dimanche midi sur Yunnan Road. J’avoue que la soupe d’herbe qui ressemble d’assez près à de la coriandre, mais pas seulement, est à tomber. Le patron fait peur, à chaque fois que j’y vais, j’ai le sentiment qu’il me gueule dessus. Il…
Sous le crachin et les crachas, Antigone éternue…allergique au pollen des platanes
Mardi, une journée sous la grisaille, le crachin est de sortie à Shanghai et accompagne les crachas. Je m’y mets aussi et j’avoue que je ne suis qu’une apprentie, je n’ose me mesurer à mes room-mates, qui, lorsqu’elles se lavent les dents, crachent fort et efficace. Les parois du lavabo sont robustes et mes tympans…
Courir sous la pluie à Shanghai
Dans le plus grand port du monde, quand il pleut, ça défrise sec ! Je me suis dit, tiens, sillonnons la ville sous terre, prenons le métro. La carte est bien plus simple que celle de Tokyo, chaque ligne porte un numéro et s’étire entre deux directions comme en France. A l’intérieur des wagons, l’espace…
Dessins shanghaiens
Souffler, inspirer et respirer par le trait.
Nanshi : récit d’une fleur de Shanghai en voie de disparition
Hier soir, nous avons échangé, dans la joie et la bonne humeur, avec les room mates de mon dortoir. Toutes chinoises soit en attente de trouver un appart soit en voyage pour la plus âgée, retraitée, soit de passage pour des soins dentaires. Elles sont drôles et nous avons parlé du célibat. Ici, aussi, se…
Le re-Bund
Première journée, suivez Abe (une blague pour les adeptes de jeux vidéos des années 2000), ou plutôt Antigone, des images et des odeurs plein la tête et des kilomètres dans les pattes. Ce matin, vers 8h30, au commencement de la journée, l’air de cette immense ville portuaire m’a paru frais et agréable, pas si pollué…
Shanghai : place du peuple
10.000 km à 10.000 mètres d’altitude à 1.000 kilomètres par heure se traduit par un vol Paris Shanghai en 10h30, décollage et atterrissage compris. Voyager avec China Eastern sur un 777 fut un long instant tranquille, peu de turbulences. J’ai eu le sentiment de flotter avec nounours, celui de Pimprenelle et Nicolas, sur un nuage….
L’efficacité naît du désordre de l’instant
Au pays de Confucius, je choisis Shanghai, l’Italie de l’Europe quand le Japon se rapprocherait de l’Allemagne. Pékin méprise Shanghai qui n’est pas la Chine car ici la créativité existe, c’est comme si leur mémoire avait oublié les piliers de la l’enseignement de Confucius : la répétition et le respect du maître. Il faut des…
L’image riz : un drôle de monde imaginaire
En route vers l’Asie, majeure plus que mineure, je monte sur un dromadaire aux yeux rieurs qui crache comme un lama. La caravane se forme, les bédouins sont concentrés, le nez en pointe droite, la tête en avant, en direction de l’horizon, à l’Est toute ! L’idée de ce voyage est simple, faire un petit…
Un théâtre enchanteur : le Loir-et-Cher !
Un loir du Loir-et-Cher se ronge les sangs, s’ennuyant « ferme » dans une étable…Il veut se mettre à table et jouir de la vie, et pourquoi pas croquer une toile de Jouy. Parce qu’il n’a rien d’autre à se mettre sous la dent, il grignote une scène champêtre tendue sur un paravent et se dit sous…
J’ai pris un bain de forêt avec le noyer de notre maison
Dans le jardin villetrunois de mes parents, un noyer s’est posé et s’impose, avec majesté, depuis 1910. Il se tient sur ses racines invisibles et profondes, et son tronc le conduit haut dans le ciel, tiré par sept branches. Papa l’a équipé de deux protections de couleur verte là où deux branches ont cédé. Grâce…
Bureau de tabac en Zurichois
Fernando Pessoa aurait aimé s’égarer dans le vieux Zurich, passer un pont de la Limmat et ôter son chapeau avant d’entrer dans ce bureau de tabac. Fumer le cigare ou la pipe au Tabak – Lädeli pourrait s’apparenter à une vertu médicinale. La brosse à dents remplie de cigares voilà qui garantit une belle coloration…
Une tête sans chapeau et un chapeau sans tête
Le modeste modiste est un art de vivre doublé d’un métier en voie de disparition…Le chapeau se fabrique majoritairement depuis une bonne cinquante d’années grâce à des machines et des procédés industriels, et n’est quasiment plus l’apanage d’artisans aux doigts ailés, capables de lui donner sa forme sans intervention de l’intelligence artificielle. Un joli tissu,…
Jour de grève : endiamo, la bouche en coeur et la tête en fleur…
Aujourd’hui, trois avril 2018, jour de grève perlée, il est peu probable que vous croisiez un congénère la tête en fleur et la bouche en coeur, les joues gonflées de bonheur ! Il suffit de fermer les yeux dans le métro et de s’imaginer que c’est possible. J’avoue que c’est bancal, un peu fou. Pourquoi…
Voyage retour avec Air France, une femme commandant de bord tenait le manche : oh que ça fait du bien et plaisir !
Un jour de grève dans les airs, c’est forcément des moments de surprise à la clé ! Hier soir, vers 20h30, nous apprenions que notre vol de 9h, le lendemain, était annulé et que nous devions nous rapprocher d’Air France pour procéder à des modifications. Grâce à nos applications merveilleuses sur nos smartphones qui ne…
De la pâte dans tous ses états
A la Fondation de l’Hermitage, à Lausanne, se tient actuellement une exposition sur les Pastels : de la Renaissance Italienne (Jacopo Bassano…) à aujourd’hui (Nicolas Party). La découverte du lieu et des œuvres furent un moment délicieux. Un des films projetés montrait comment la maison Roché, qui existe depuis plus de trois siècles, historiquement située…
Dans le bas Valais, je me suis fendue d’une fondue à se damner… aux quatre épices
À Sierre, dans le bas Valais, la langue couramment parlée est le Français. Dans le cœur du village, un château du 16ème siècle abrite une vinothèque riche d’une carte de plus de 600 bouteilles. Le Valais c’est la plus grande région viticole de Suisse. Environ 5.000 ha, 80.000 parcelles, 49 AOC et plus de 2.000…
Cendrillon dans le Valais
La Suisse comprend 22 cantons, et se compose de plus de 8 millions d’habitants et de milliards de richesses, au-delà de celles dont nous avons coutume de parler… Avec B., nous avons atterri à Zurich, samedi, sous le ciel bleu, dans la plus grosse ville du pays, soit un peu plus de 400 mille habitants….
Devenir ce que l’on est
Parce ce qu’il n’y a pas de soi sans le monde et qu’un monde sans le soi est possible, je me sens devenir ce que je suis dans le monde qui est. Il pleut, il fait gris et je rayonne au dedans. Parfois, c’est le contraire. Naturellement, je pratique l’intelligence inversée, je regarde et me…
Schtroumpfette à la houpette en goguette
Partout où il fait jour, la nuit s’ennuie, et entre les deux, je suis étendue sur mon lit. Blottie au milieu, je ne lis pas, j’écris, je récidive. Mon côté mousse en mouvement se met en suspens et à penser à ce que je ferais si j’étais une schtroumpfette à la houpette en goguette, naviguant…
Brantes, au pied du Mont Ventoux
Si demain, je renais, ce sera là-bas, à Brantes, au pied du Mont Ventoux. A 500 m d’altitude ce village a illuminé notre we. Dans ses ruelles, des maisons perchées et fermées, et au-dessus un ciel immense, avec au bout des yeux le dôme crémeux du mont Ventoux enneigé, impraticable avant fin avril. A l’entrée…
Il pleut et mes dessins ne manquent pas d’air
Inlassablement, la pluie prend ses quartiers en cette fin d’hiver qui s’éternise, et tire ses rideaux, des cordes d’eau franchissables entre le ciel et la terre, mais à travers lesquels la vue se brouille, sans étincelles. Pour dégager les nuages de la drache, je prends mes pinceaux, et j’écarte le gris, tout en en gardant…
Rêve riz du jour dans la baie de Sendai
Repérage, caméra dans l’œil, le film sera de format court, une sorte de poème visuel construit sur dix sept syllabes, un haïku illustré. L’histoire ? Une aventure centrée sur une rencontre imaginaire, une traversée des siècles et des cultures, la possibilité d’une rêverie au pays du monde flottant et du riz. Un aller sur les…
Fleur solaire
Changement d’air, je décolle de terre, une fleur enroulée sur l’oreille. Je sifflote comme un matelot, ma soucoupe volante commençait à rouiller dans le salon. Après l’avoir faite réviser, et opéré quelques modifications, je repars du côté de notre système solaire. J’ai tellement envie de voir ma fleur irradier sous l’effet de l’astre d’or.
Jour de pluie, une baleine succombe à un parapluie
Dans un film coréen « seule sur la plage la nuit », un metteur en scène lit un roman et dit à son actrice ex compagne que l’amour doit être élevé à un niveau supérieur au-delà des questions de bonheur et de malheur, et des différents sentiments humains. Ma baleine, tapie sous la table du salon s’est…
Des fleurs poilues ou plutôt au poil
L’esthétique de mon existence passe par des moments de marche ou d’arrêt, l’oeil aux aguets, le nez en bandoulière, sans autre idée que de laisser les pensées me porter ou m’oublier. Le samedi c’est ré-création ou plutôt tentative de création, en partant de ma vie, avec un choix pas du tout cornélien d’en faire un…
Temps polaire, la couette est salutaire !
Le froid polaire devrait être le prétexte à une hibernation sous couette sauf que la couette ne fait pas bon ménage avec le boulot. J’imagine la cohabitation, le matin, dans la ligne 13, chacun emmitouflé dans ses plumes et sa housse, l’oreiller scotché sous sa nuque, revêtu de son pyjama. Nous pourrions dormir debout, et…
Le mousse devant sa mousse ne s’émousse pas (mais il ne résiste pas à ce qui se trémousse…)
Rien ne vaut une mousse pour le mousse. Le copyright de la photo revient à mon Captain qui a l’œil et qui partage cet adage. La mesure est tenue dans le cadre, un verre chacun, à peine une pinte, car l’important est de rester droit, vertical et de ne s’émousser qu’au contact d’une mousse qui…
Le petit oiseau dépose ses plumes dans le nid
Est venu le moment du retour, partir pour mieux revenir, plus légère, reposée, différente, à moitié azimutée. Dans le bus Air France, je ne sais pas où j’habite, je me rends d’un point à un autre. Le soleil me réchauffe les oreilles. Avec mon chapeau orange, je sens mes joues roses se gonfler. Pas de…
Ô mon beau miroir, mon ventre gargouille !
Avec mon Captain, moins Cécile, nous jouons de la tuyauterie au niveau intestinal. Je crois que nos seiches de mercredi soir n’étaient pas fraîches ou plutôt pas sèches de la veille… Le Tage doit glousser à tous les étages en regardant l’estomac fragile des petits français ! Le pompon revient à Felipe qui collectionne les…
Chapi chapeau à Lisboa
Modeste, je ne le suis point mais modiste encore moins, même et surtout à Lisboa où les chapeliers résistent à la mondialisation et l’uniformisation de la Mode et des modes ! Ici, le chapeau est roi, il revêt les plus beaux crânes, ceux des poètes, dont l’illustre Fernando Pessoa mais aussi ceux de mes fameux…
Chez Benard’ 104 rua Garrett : fraîcheur garantie, au pays des fleurs
Hasard du chemin ou digestion diagonale de la veille pesant sur mon estomac bancal, je m’éloigne du Couvent des Carmes, un site en ruines qui laisse pantois dans le quartier du Chiado et suis les pavés cabossés. Pas de plage sous mes pieds mais au bout de mon nez, la devanture de « Benard’ » m’invite à…
Voyante en voyage à Lisboa
Mon appareil photo garde pour lui l’instantané de ma mémoire dans sa chambre noire. Le soleil me prend en otage, je me surprends à sécher sur place telle une bacalhau. Puis, à la tombée du jour, quand l’air devient frais, le Tage me ramène à l’océan. Je suis une voyante en voyage dans la ville…
En tête à tête avec une bête à Bon Dieu
Ce matin, dimanche, une bête à Bon Dieu a eu l’audace de venir se dorer la pillule pendant la messe sur le rebord de la fenêtre de ma chambre. Elle avait déserté l’office. Les écritures de la Sainte Bible parlaient à son âme pendant que Yoyoi Kusama et son obsession des points parlaient à sa…
Le orange me mange
J’aime le orange, la couleur orange, qui symbolise et concentre la vie sous ma peau, pleine de jus et de pulpe, de bosses et de creux. Sans se presser, le orange assure la transition entre mes jours et mes nuits. Il pousse la nuit ailleurs, éveille ma rétine, cuit ma peau, et titille mon coeur…
La curiosité du cabinet
Le dimanche c’est LE jour de déconnexion du corps, le temps idéal pour le gommage, en attendant de se faire dégommer ou de dégommer l’autre car la réplique est vite venue. La joute verbale mérite toujours de s’entretenir la peau. Il est déconseillé d’en venir aux mains car ça laisse des traces sur l’épiderme. C’est…
Je ramène ma fraise parce que…
La semaine j’utilise surtout mon cerveau gauche et le week-end, principalement le droit, quant à la nuit je m’envoie en l’air, en cerf-volant, en virevoltant à droite et à gauche en même temps ! Je crois qu’il va falloir que je fasse réviser ma centrifugeuse car elle tourne un peu en rond ou pas rond…
Soupirail, un soupir hors des rails (photos du Japon)
Photographies du Japon
Matin d’un samedi bleu
Sur du papier japonais oranger, je pose mes doigts avec cette impression d’être observée par des yeux perçants et accusateurs d’un douanier aux allures de robot sans sourire, un matin d’un samedi bleu, dans un aéroport américain de la côte ouest. Depuis ma voute plantaire jusqu’à l’extrêmité sud de mes cheveux je me sens oppressée,…
De l’amour des intervalles
Au collège, pendant les cours de mathématiques, nous apprenons le principe calculatoire des intervalles. Ce matin, grâce à l’heureuse initiative de la RATP, je vais le mettre en pratique. Depuis qu’il neige, c’est encore plus compliqué de voyager sereinement sur la ligne 13 en direction de St Denis. Le nombre de conducteurs de train venus…
Conseils zavisés des zamis
Tout petit, le bipède, à peine né, s’invente des zamis; son ours en peluche, le lapin, le poisson rouge et ses jouets tiennent cette place dans son coeur… Puis, le bipède grandit, il ira à la rencontre des filles et des garçons dans la cours et sur le banc de l’école, des filles et des…
Galipettes lisboètes
Si tu vas à Lisboa, sois en forme, car la ville tire sur les gambettes. Descendre, monter, dévaler les rues pentues, peut se faire à pied, en trottinette, en tramway, à dos d’anette mais surtout ce qui est moins commun, en galipettes. La galipette lisboète n’est jamais citée dans les guides touristiques classiques, pourtant j’ai…
Ecolo aux idées fleurs
Tôt ou tard, l’écolo urbain, palot, pas très logique avec lui-même, sature de gris. Il finit par devenir ombrageux voire désespéré devant la menace qui pèse sur la planète. Pour se ménager, en plein hiver, il déménage et passe au vert, le vrai, celui qui dépasse le monde des idées et qui tente de résister,…
L’air à la fois fou et sage
Dans le métro, là maintenant, je me questionne, parce que c’est comme ça. Et je me dis, la sagesse c’est une forme de folie douce. Posée sur un strapontin, je ne me résigne pas, je me pose entre deux mouvements. Comment vivre sans gommage, non pas du visage comme sur ma photo, mais de certains…
Aïe, c’est l’heure, l’heure de l’ailleurs…
A près de minuit, je me prépare à partir vers l’ailleurs, tout en restant là. Je me dis c’est l’heure, l’heure d’éteindre, de laisser place au sommeil, de me déposer, en entier, pour mieux voyager sans GPS, car la destination n’est pas le but. Le voyage, accompagné de mon sac à dos, c’est aussi le…
Antigone gone tranquille
Ce matin, j’ai sauté dans mon slip, la tête dans le cul, c’était joli, loin de là performance du contorsioniste. Un brin d’eau sur ma peau, un soutif pour les pommes de mon jardin et le mouvement de ma brosse japonaise en bois de rose sur mes petits cheveux raides. Toute ensommeillée, j’abordais mon dimanche…
Ma chouette a craqué, elle avait les crocs
Pourtant, je me suis levée tôt pour un samedi. Serait-ce l’effet conjugué d’un sommeil réparateur et de la Brooklyn lager de la veille ? Ma chouette, attentive aux vibrations de mon réveil, a choisi de se planquer et de se grimer d’une forme de transparence car elle n’était pas fière, m’a-t-elle précisé plus tard. Elle…
Ma chouette boit de la bière en regardant jouer la grenouille et le lapin
Sur une feuille de lotus, ma drôle de chouette boit de la brooklyn lager, une bière légère, blonde américaine, et navigue entre spasmes et pléonasme du houblon. Un brin de paille collé à ses petites lèvres, elle aspire les bulles qui lui gonflent le ventre et lui tourne le cœur comme un batteur. Pour devenir…
Parce que les neurones s’arrosent, les jours de pluie, j’oublie mon parapluie !
Le monde sépare les espèces et la distance invite puis créé le mouvement. Naturellement, les arbres aiment à se perdre dans les forêts et les Hommes aussi. Parfois, ils jouent à cache cache les uns avec les autres, et comme par magie l’Homme finit par oublier qui il est et à monter dans un arbre…
Là où y a de la gène, y a pas forcément de l’ADN…
Être gauche et voter à droite. Être adroit et voter à gauche. Être heureux sans le savoir. Savoir qu’on n’est pas heureux. Là où y a de la gène, y a pas forcément de l’ADN. Là où y a de l’ADN, y a pas forcément de la gène. Être sens dessus dessous Être avec ses…
Tortueuse, la tortue nage entre les nuages
Bipède du 21ème siècle, de sexe féminin, quasi quinqua, urbaine et barde de si de la, révoltée du dedans, j’écoute et perçois le ronronnement du monde, son cri permanent et sourd, qu’il fasse nuit, qu’il fasse jour. Pour m’aider à respirer, j’ôte mon tuba, j’avance en me rapprochant toujours plus près, de ceux que j’aime…
Embrasse la vie à pleine bouche !
Aujourd’hui, samedi de janvier, les jours s’étirent, les muscles se détendent et le cœur se régénère en attendant le printemps. À peine éveillée, je me mouche, puis dans l’escalier, qui me rapproche de la terre ferme, je fais mouche, les deux pieds joints, je passe la première et sur la piste de décollage de mon…
Poésie hivernale
Je suis un buvard Qui boit, Jusqu’à l’ivresse, Sans être avare. Je te bois, Le teint rosé, Collée à un miroir, Ton baiser s’est éteint, déposé. Sans ailes, nue, le cœur à l’envers, Antigonegone n’a pas peur de l’hiver, Elle s’envole et défie les frimas Intérieurs, la frime sous le bras.
« Après le pâté, c’est bien bon le thé » …
Ce soir, j’avais envie de dessiner, partir d’une « feuille » blanche, laisser mes doigts me guider. Carmen s’est calmée, pas de tempête sous mon crâne, seulement un écran, des couleurs et l’imaginaire pour commencer ma cure de détox. Je sens le « flow » me gagner, la vague du « je ne sais pas où et qui je suis »…
En cheminant, je vis le mouvement, … pleinement et autrement (poil aux dents !)
Je marche, inlassablement, vers je ne sais où, j’allège mon sac à dos, avec le temps, bientôt je me promènerai nue ! Je choisis de préférence de ne pas mettre de gants, et de me laisser piquer par le côté pointu de la vie, tout en ayant un regard attendri pour sa tête arrondie. Je…
Le petit poucet sème des cailloux pour retrouver son chemin…
Réincarnée en carpe, je suis devenue muette et manchot, incapable d’écrire un mot. Des nageoires ont poussé sur mon dos, et mes mains se font fait la belle. Je cherche mon p’tit lapin et sa jolie frimousse, qui s’agite lorsqu’il est inquiet ou content. Nous aimons nous taquiner, manier l’équilibre des mots et des cailloux….
Jour de pluie, œil qui frise (derrière le capteur, je vois les choses en face)
L’image n’aime rien d’autre que de sortir de sa boîte, même les jours de pluie ou les soirs de tempête. Et, parce que je suis sage comme une image, je vais voir ce qui se passe à tous les étages du monde à ma portée. Je descends les escaliers, avec en tête, un motif, aérer…
First train to Paris
Condensé temporel, une semaine après mon cours de dessin pour lequel je me suis préparée en 7 minutes grâce à une panne de réveil, l’événement s’est reproduit ce matin. Heureusement, papa m’a réveillé à 6h25 et, dix minutes plus tard nous étions en voiture, direction la gare TGV puis Paris. Peut-être avais-je abusé de la…
Angel point, mon combat avec l’Ange
Pour avancer, physiquement ou intellectuellement, et vivre en harmonie au plus près de mes congénères, il m’importe de voir, écouter, lire, et de ressentir à fond les ballons le mystère de l’inconnu de l’existence en espérant rencontrer l’amour sur mon chemin. La question qui me porte chaque nano seconde, c’est « pourquoi », autrement dit être en…
Nue dans la neige
Ce que l’enfance m’a donné, c’est l’amour, la poésie, et l’amour de la poésie. Depuis, je creuse dans la neige, sous le sable ou le bitume, et parfois j’aperçois des morceaux d’amour, des bribes de poésie et je sens mes ailes d’enfant repousser le réel et franchir les barrières du ciel. D’un coup d’aile, je…
Le bal s’invite le 31
Ce soir, je vais danser, et je m’y prépare depuis que j’ai répondu « oui » à l’invitation mystérieuse d’un(e) auteur inconnu(e), amateur de bal dans la capitale. Cette lettre me précisait que chacune, chacun, devait avoir l’amabilité de se mettre sur son 31, voilà qui tombe bien puisque le jour de la rencontre se tenait le…