Je viens de fermer « jolis jolis monstres » de Julien Dufresne -Lamy, un grand grand roman qui raconte deux histoires entremêlées, deux véritables destins de drag-queens, l’une ayant connu les riches heures ou années « folles » des eighties à NYC entre Harlem et le Lower East Side, il s’agit de James Gilmore alias Lady Prudence et l’autre Victor alias Mia qui essaie de se frayer un chemin en 2016 dans le stand-up après un parcours qui ne le destinait pas du tout à faire ce choix de vie.
Lady Prudence a connu les compétitions de défilés dans les bals, les club kids, le voguing et décrit sa vie et sa colocation chez «sa maman » à l’heure où tout ce monde interlope se côtoyait au studio 54 ou au Limelight et fréquentait Keith Haring, Andy Warhol, Jean-Michel Basquiat et autres Björk Sonic Youth ou Madonna. Ce sont les années SIDA, du NYC pouilleux avec un fort taux de criminalité. et certains pensent alors que les drag-queens sont des monstres d’autres pensent que ce sont les plus belles choses du monde. L’origine du nom y est expliquée entre autres. C’est très fouillé et documenté ainsi Nan Goldin et la documentariste de «Paris is Burning » y apparaissent comme protagonistes, en tant que lectrice, j’y étais.
Et comme le dit Lady Prudence «nous sommes un secret enfermé dans une boîte qu’il ne faut surtout pas ouvrir. »
Pour terminer, c’est un livre sur la liberté, un hommage aux drag-queens qui ont bravé le regard de la société et qui continuent de le faire car pour elles il n’y a pas d’autre alternative que de vivre ce qu’elles sont. Ce livre décrit très bien ces déclics, ces changements de vie liés à des rencontres ou à des événements. Un bijou, une merveille qui m’a inspiré ce dessin.