Se définir par les sens, ou et, par la parole, l’écrit, le corps, c’est juste, et en même temps, c’est juste « pas assez ». La définition de l’être est irréductible, c’est pour cela qu’elle est fascinante et qu’elle appelle la conjugaison des Arts et des exégètes pour tenter d’en percer le mystère. De la case des CSP (catégories socio pro) au scan de ses croyances métaphysiques, philosophiques et religieuses, rien ne définit mieux l’Homme que ce qu’il n’est pas. De là à dire que l’on est ce que l’on n’est pas, c’est un peu hâtif !
J’ai photographié une photographe elle-même photographiée par Walker Evans, c’était à Pompidou, le jeudi de l’Ascension. J’étais attentive, portée par l’oeil du reporter américain, qui a su capter la Grande Dépression et son tourbillon dévastateur dans les campagnes de l’Alabama et les grandes villes. Sur les visages, la vie avait tracé sa définition. Pas de discussion, un direct du droit, qui n’appelle pas de réponse. Les mots restaient en suspension. Le silence disait tout. Et, puis il y a d’autres oeuvres comme celle qui illustre cet article, une mise en abyme de l’Artiste.
Qui était Walker Evans ? Un amoureux de l’Amérique légère et superficielle, celle de la publicité, de coca-cola et des femmes artistes, et néanmoins élégantes, mais aussi un sociologue défenseur des opprimés, un poète traducteur de Baudelaire, à la recherche de l’impossible trait d’union entre être et ne pas être.
Et si nous ne savions pas voir, pressés et superficiels que nous sommes. Et si l’observation était un art que seuls les contemplatifs assidus pouvaient acquérir.
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Oui, tellement oui, Mon Captain, je prends le vent, et je viens te voir, tout en restant ici !
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Alors que serions-nous, pauvres aveugles innocents, perdus dans l’immensité de nos atermoiements.
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