Définitivement, « Anatomie d’une chute » de Justine Triet mérite sa palme d’or à Cannes. Tous les acteurs sont fabuleux en particulier, l’enfant qui joue Daniel, le fils du couple, malvoyant, Milo Machado Graner et Sandra Hüller qui joue la femme qui porte aussi le prénom Sandra.
C’est un film fleuve nécessaire, tout est là, l’amour, la création, le couple, la famille, la joie, les crises, les accidents, la mort, l’enquête, le procès, la décision du tribunal.
La rhétorique est un des grands sujets, au coeur du film et de la vie.
La question de la création et de la capacité pour un couple d’artistes à trouver une forme d’équilibre entre eux et par rapport à leur foyer.
La question de la culpabilité et je n’en dis pas plus, elle porte sur de nombreux sujets la culpabilité. C’est la pierre d’achoppement du couple.
La question de la confiance dans l’autre, en termes d’amour, de sincérité, de vérité, de respect…
La question de savoir poser la bonne question au bon moment…
La question de la transmission de l’essentiel de la vie des parents vers l’enfant. Avec cette notion du basculement de l’enfant de l’âge de l’innocence vers l’âge adulte. Pour lui…qui croire alors que cela n’a jamais été une question fondamentale pour lui qui allait conditionner le reste de sa vie ?
La question de l’enfant non voyant qui est peut-être le seul voyant du film…
C’est un Immense éNorme Film.
PS j’ai été jurée à la cour d’assises de Paris quelques jours et je me suis retrouvée tout à fait dans le déroulé du procès, terriblement fidèle et troublant sur notre capacité non pas à juger l’accusé ou le présumé coupable, mais à estimer quelle est la bonne décision ou la moins mauvaise décision à prendre. Cette valse d’hésitation, ce doute qui est consubstantiel à nos vies que nous devons transformer en décision.
Et la musique et les mots et l’écriture, je ne peux tout dire.
Enfin, une grande partie est en anglais mais cela ne m’a pas semblé un sujet.



Foncez !
