Friedhof Ohlsdorf

Tout au nord d’Hvv, est ancré depuis 1877 l’un des plus grands cimetières voire le plus grand cimetière parc au monde, près de 400 ha.

Les tombes ne font qu’un avec les arbres, les arbustes, la pelouse, et les éléments qui composent la nature.

Certaines sont ornées de bégonias, d’autres d’arbres persistants miniatures, d’autres encore de magnolias et puis, il y a des pierres nues, ou des mausolées sans rien, que l’herbe et les arbres, sous le ciel, pour les border la nuit.

Les feuilles des arbres bruissent. L’automne vient à petits pas, il bat de la semelle, tout doucement. Quelques oiseaux gazouillent. Au loin, des vrombissements de moteur s’insinuent dans ce calme olympien.

Je me suis assise, contre le tronc d’un sapin, des pommes séchées à mes pieds, que je regarde se faire butiner par des insectes. Les moustiques ne m’épargnent pas. Chacun son butin semblent-ils me chuchoter ! Une petite araignée grignote ma maison, mon petit sac puis mon pantalon. L’endroit est doux, je somnole d’un oeil. Me voilà habitée pour l’hiver ! La fraîcheur de la fin de l’après-midi commence à se faire sentir. Je vais remettre mon cuir, le soleil a levé le camp.

Je pense à mes morts, à mon frère en particulier. Il est là, forcément, toujours, mais plus encore, ici, car c’est dans cette ville que les Beatles ont grandi avant de gagner le reste du monde. Et les Beatles c’était notre sujet de conversation le plus profond, il n’y avait pas besoin des mots, juste nos oreilles et nos yeux pour converger, être aux aguets, présents l’un à l’autre sans se la raconter !

Hvv est un port, comme dans tous les ports du monde, le mouvement est permanent, tout est possible, et je crois encore à l’univers des possibles. Je me suis arrêtée, mais le repos n’est que de courte durée, la vie reprend son cours, demain, je rentre et jeudi, je vais gagner ma vie pour mieux pouvoir m’abandonner à d’autres voyages et aventures à venir, dans ce pays que je découvre, ou ailleurs.

Il s’est passé un évènement, je ne saurai le décrire, une histoire de rendez-vous, avec le hasard, un enchaînement de circonstances inouïes et je me sens envahie, imprégnée, éveillée, émerveillée.

Un petit écureuil a foncé sur moi, puis a eu peur et changé sa trajectoire au dernier moment. Je ne suis pas madame écureuil quoique, je partage son panache et sa capacité à s’envoler dans les arbres. Cela ravive ma part d’enfance, cette liberté sans borne, cette soif de vivre, d’exister, d’oser comme si tout se passait maintenant.

Bis bald chère Allemagne et Meine Liebe RdV du hasard

Laisser un commentaire