Amadeo Modigliani est né à Livourne en 1884, et a rejoint Paris en 1906 alors en pleine effervescence artistique (le fauvisme était né -Matisse, Derain – le cubisme poursuivait sa gestation – Picasso, Braque ou l’inverse et la poésie osait le renouveau -Apollinaire, Max Jacob…).
Juif italien, Modigliani a appris la sculpture chez Brancusi, le roumain. Ses visages ciselés au burin sur de la pierre, du marbre de Carrare ou du calcaire sont pour moi une révélation. A l’époque, les Arts océanique et africain présentés au musée d’ethnologie de Chaillot faisaient bouger les lignes, dont celle des Cubistes et de Modigliani. Sa santé trop précaire – il souffrait d’une pleurésie aux poumons- l’a contraint à arrêter la sculpture mais sa peinture en a conservé l’essence, des yeux en amande, sans iris ni pupille, fuyant les regards et tournés vers l’intérieur, des visages ovales et des cous très allongés.
En 1915, Max Jacob lui fera rencontrer Paul Guillaume, un marchand d’art qui l’installera dans un atelier à Montmartre, rue Ravignan. C’est alors qu’il va sortir de l’indigence. Son amitié avec Paul Guillaume va durer 2 ans, puis, il se rapprochera d’un autre marchand Léopold Zborowski qui va l’encourager à vivre du côté de Nice où l’air lui semble meilleur pour son ami. Le sursaut sera de courte durée, Modigliani meurt en 1920 d’une tuberculose ce qui n’empêchera pas ses toiles de voyager aux États-Unis chez Albert Barnes, autre collectionneur qui a compté dans la diffusion de ses œuvres.
Des dessins, des photographies, trois sculptures sublimes et une cinquantaine de toiles, des portraits de Paul Guillaume, de ses compagnes, Béatrice Hastings poètesse irlandaise et Jeanne Hébuterne peintre, sans oublier de magnifiques inconnues. Un seul nu. Tel est le parcours de cette belle exposition Modigliani, au Musée de l’Orangerie, un dimanche pas comme les autres…

