Flux et reflux de mots

Des mots sortis du chapeau qui tombent à l’eau, des flots de mots dans mon robinet, des torrents de mots qui se collent à mes semelles, des vagues de mots qui me submergent, pas d’autres choix que la noyade ! Je ferme les yeux, pratique quelques gargarismes et finis par cracher un trop plein de voyelles. Beurk, je vacille et j’achoppe sur des consonnes, avant de me relever, vidée de mon alphabet, sans un mot.

Dociles comme une anguille, les mots, je tente de les faire miens, en les fixant sur le papier, et quand ils glissent entre mes doigts, ils partent là où je ne veux pas, dans des territoires étranges étrangers ô combien présents, que je trimballe en moi, et que je ne connais pas. Plein les poches, sous la peau, dans tous les pores, coincés dans les synapses de chacune de mes cellules, l’alphabet et ses ressorts de mots me racontent des histoires.

Quand je lis ou que j’écoute de la musique en solo, ou lors de rencontres avec ceux qui me sont chers, mes flux et reflux de mots se calment. Je leur ferme la porte. Et quand leur côté rebelle se réveille, ils passent par le trou de la serrure, alors je n’ai plus de mots, je leur souris …

Ainsi, je joue avec les mots qui jouent avec moi, comme un enfant avec ses jouets. Il n’existe pas de mode d’emploi, encore moins de GPS. Ils s’invitent à ma table, sans prévenir, à jeun, voraces, gourmands ou gourmets, croquants, mous ou durs, et parce qu’ils viennent du pays du soleil levant, ils convient la saveur d’umami sur ma langue … un goût de riz, de reviens-y.

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