Hier, les giboulées de mars autorisaient la prise de risques…marcher dans le 8ème arrondissement de Paris, avenue Montaigne, au pays des maisons de haute couture. C’était joyeux entre les gouttes. Parce que tout est permis, j’ai collé mes yeux de merlan frit sur une vitrine ou plutot je me suis imaginée vêtue de cette robe coquelicot sertie de broderies, représentant des corolles de ladite fleur sauvage. Elle était offerte pour la bagatelle somme de 5.750 euros, avec son dos nu, le tissu se fait rare, et les petites mains ailées, une compétence qui ne l’est pas moins. Je me suis aussitôt dit, il fait trop froid, allons-y, allons boire un petit pisse mémé pour se réchauffer, l’été et ses fleurs des champs peuvent bien attendre…
J’avais rdv étrangement avec Love Chapter 2 de Sharon Eyal et Gai Behar, au théâtre du Rond-point des Champs-Elysées. Dans la file d’attente et dans la salle, en vrac, Marion Barbeau, Claire Chazal, Yannick Jadot entre autres. A mes côtés, du lourd, no comment …
Le rideau s’ouvre, 7 danseurs, 4 hommes et 3 femmes, sont positionnés sur la scène, avec des chaussettes noires et des petites combinaisons couleur chair. La musique techno démarre. Sur les doigts de pied, les danseurs de la compagnie L.E.V. (cœur en hébreu) évoluent séparément et lentement, progressivement ils se rassemblent, l’un sort du groupe, désynchronisé puis re-rentre, et le rythme s’accélère, leurs corps dégoulinant de sueur. Leurs mouvements répétés évoquent une forme de transe, cette danse obsessionnelle et addictive, comme doit l’être le 1er chapitre [OCD (TOC en anglais) Love], je suppose, m’a envoûtée. La salle a applaudi à tout rompre, nous étions debout à siffler, Sharon Eyal est montée sur scène et est repartie aussitôt, laissant les danseurs en communion avec le public.

Sharon Eyal et Gai Behar seront de retour, à la Villette, dans moins d’un mois et inspirent déjà les danseurs de l’Opera de Paris car ils figurent sur le nouveau programme en mars avril 2025, avec OCD Love, en ayant recours aux pointes cette fois, et à Marion Barbeau assurément dans la distribution …
