Triple 777 en vue, état de torpeur de l’agent porteuse du NNI D30548 (mon matricule au boulot dans une entreprise publique qui vous doit plus que la lumière), vol en direction d’Osaka dans moins de 3h. Je sens que ma pulpe a commencé à se déformer autour de points de non-retour.

Il fait gris ici à Roissy et c’est la canicule à Tokyo, plus de 36 degrés, humidité supérieure à 60%. « KOKUSHO » c’est le mot japonais pour signifier « coup de chaud ».

J’ai manqué à la tradition, pas d’achat dans les duty free, il faut savoir raison garder, n’est-ce pas Bardet, euh, ben, non pourquoi ! Fatiguée, un peu, hormis dans les doigts de pied, je vais pouvoir récupérer, et lire lire lire des romans de la poésie et des guides et surtout vivre, sans bigoudis…(image en couverture de l’article)

Ma valise en soute vit sa vie, c’est le début d’une dissociation, spirituelle et matérielle, en creux, ça va me permettre de recoller les morceaux, d’en laisser de côté et d’en construire de nouveaux…Faire du neuf avec du vieux, ça donne envie, grave, euh, pas si sûr. J’essaie de blaguer, ou de blogger, c’est pareil.

Amerrissage en perspective, les fesses au-dessus de la mer d’Osaka, des impressions se collent déjà à mes lunettes cracras. Je pose mon nez sur le hublot d’un mosquito, kamikaze je suis. Ca secoue déjà. J’ouvre les tiroirs de ma commode d’enfant, et mes rêves commencent à s’envoler pour mieux prendre vie.

C’est l’heure de réapprendre à regarder, voir, écouter, rencontrer, découvrir, vivre, autrement, et ailleurs, tout en étant là.

Mes poils aux pattes n’osent pas sortir, ils attendent leur heure. Je frissonne pourtant. J’ai une doudoune orange, au cas où je devrais sauter en parachute dans l’océan pacifique ! L’eau est à 26 degrés dans la 3ème plus grande ville du Japon après Tokyo et Yokohama.

« Sa~a Ikou » ! On y va en Japonais

J’ai soif, en attendant un petit Izakaya de derrière les fagots…