Hier, avec Momo-san (la formule officielle, sa signature d’email), Momoko (son vrai prénom), Momo (son diminutif dont elle me concède l’usage), nous avons partagé un bout de nuit dans un bar, à 5 min d’Hanare, tenu par un ex employé de bureau pendant 44 ans, àgé de 70 ans, qui en semaine vit à Yanaka, et le WE, rentre dans sa maison au bord du lac, à Hakone où il fait de la voile avec sa femme, ses enfants et petits-enfants. Lui et une femme, ancienne maïko, apprentie geisha à Kyoto, accompagnent chacun de leur geste d’une extrême attention. Ils sourient discrètement, simplement. Ils apportent des précisions concises sur la provenance des alcools. La douceur est palpable, elle flotte dans l’air. Je comprends pourquoi Ozu Yasujirō était facilement saoul. Ils favorisent le let it be, l’être soi, là et maintenant.
Nous avons bu chacune un whisky japonais et ensuite un gin tout aussi japonais noyé dans le « sonic », mélange de soda et de tonic, et pour consolider nos estomacs, malmenés par la force de ces alcools qui pourraient terrasser un dragon, ils nous ont offerts du tofu fumé, une sorte de bacon mou, et tendu en même temps, avec un goût qui ne fait pas de mal, très subtil : oishi !
Après avoir réussi à monter les escaliers, vers minuit, je me suis écrasée sur les tatamis, la bête était à plat, plus de jus. Lever 8h, difficile, et après le petit-déjeuner, je me sens requinquée. Les gettas, resteront sur le meuble de l’ancienne poste, j’avance mieux, d’un pas plus maîtrisé et souple avec mes chaussures 4 × 4 d’une grande laideur et qui sentent mauvais. Heureusement, chez Hanare, ils pensent à tout, ils déposent, dans les casiers à chaussures, des anciens meubles de poste, des substances absorbantes, enfermées dans un petit sac, pour aider nos chaussures à mieux respirer la nuit comme nous avec la clim…
La froggy groggy va commencer ses sauts dans Yanaka, pas de trajets fous, aujourd’hui, un samedi comme à Paris, sans course ni rien, le sac léger, la tête en bandoulière, le coeur aux aguets. Le programme du jour, flâner, et vibrer avec l’air du temps, et s’il pleut, mettre le Kway et rentrer dans un Izakaya.
Matane mes parents et mes ami(e)s et chers inconnu(e)s lecteur(trice)s.









