C’est la 1ère fois que je ne ressens pas l’accélération du temps à l’approche du terme des vacances. Je les ai vécues pleinement, ces  2,5 millions de secondes qui circulaient jour et nuit, de l’ombre à la lumière, sous le kokusho et les orages, à Tokyo, dans le coin d’Hagiso Hanare, Yanaka Chome 9 – 10.

Kronos et Kairos n’ont fait qu’un, pas de montre, pas de course après le temps, un temps à soi, ouvert aux autres. Jamais, je n’avais ressenti, vécu, de tels moments, et la langue ne m’a pas semblé un handicap, pas plus que le riz, qui m’a à peine constipée et dont je ne me suis pas lassée.

La compagnie d’un être aimé aimant m’a fait défaut, je n’ai pas encore cette aptitude, l’aurai-je un jour ? Mes amis et ma famille, je les avais avec moi, dans mes poches, dans ma peau, partout dans ce que je voyais ou ressentais et plus que jamais, ils étaient là, eux aussi.

Hikari continue de m’habiter, et Momo-san, de m’accompagner, sans elle, le goût du saké n’aurait pas été le même, une expression pour dire plus. Elle a été déterminante, un petite aiguillon subtile, à la voix d’oiseau et au regard profond. Elle m’a permis de réaliser des activités auprès de professionnels non mercantiles, le bain dans un sento à Nippori, au milieu de Japonaises adorables, le dîner de sushis bien arrosé chez les propriétaires d’Hagiso Hanare et le feu d’artifice avec leurs deux fils, le cours d’initiation à la calligraphie, le port du yukata, la cérémonie de thé dans un mode traditionnel…Merci Momo-san, grande architecte de ces instants rares, flottants, en particulier les soirées de dégustation, autour du saké…Matane, nous nous reverrons, à Paris et à Tokyo.

Voyage vers Shin-Osaka, 500 km, 3h de train grande vitesse, nuit sur place. Le shinkansen a mis les voiles et pour rejoindre la gare de Tokyo, je me suis pris le gros grain, d’Hanare jusqu’à Nippori, en jonglant avec la valise, les sacs à dos, et le parapluie en plastique transparent offert par Momo et Nana. Une photo de l’Ane bâté en bôté aurait valu son pesant de cacahuètes !

A cet instant, je savoure, les champs de riz vert électrique défilent, il ne pleut plus.

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