The Cure dans les oreilles

« Songs of a lost world », 14ème album de the Cure, sort aujourd’hui, 1er novembre 2024 et s’ouvre sur un chef d’œuvre absolu de plus de 6 min intitulé « Alone ». L’introduction mêle des sons de guitare saturés et de synthétiseur évanescent, pour mieux laisser poindre une mélodie lumineuse, et langoureuse, signe d’une promesse annoncée.

The Cure, c’est aussi le générique des enfants du rock avec « Just Like Heaven », une révélation musicale, l’année du Bac, ou encore « Boys don’t cry », autant de titres emblématiques du Groupe qui m’ont ouvert un pan de l’histoire musicale British, la New Wave, qui succéda au mouvement Punk. Moins radicale et contestataire, cette « nouvelle vague » est à mes oreilles et mes yeux une merveilleuse collection de sons et de mots, une source inépuisable, qui m’irrigue depuis, je pense aux albums « Disintegration », « Bloodflowers » sans oublier « Seventeen Seconds » avec « A Forest » ou « Kiss me kiss me kiss me » avec « What can’t I be you ».

L’écoute de la voix de Robert Smith, barbouillé de rouge à lèvres, les cheveux hirsuts, me donne envie de sortir du gris souris de novembre, et d’octobre qui a fait plus qu’annoncer la couleur. Comment ? Simplement en marchant sur le bitume à défaut de danser sur la piste du sous-sol de la Loco tout près du Moulin Rouge, en pratiquant le pogo, repliée sur moi, et bondissant comme un cabri, d’un pied sur l’autre, en bousculant mes amis ou des inconnus.

Dans le même creuset, que The Cure et la danse animale qu’était le pogo, un portrait fabuleux de Marilyn au regard absent, captée par l’œil aiguisé de Richard Avedon, me remet en selle, mes yeux ont envie de lumière. C’est l’heure de goûter le sirop de la rue voire de ressentir le frisson le cul relié à mes yeux et mes oreilles dans un fauteuil d’une salle obscure…

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