Sens destination : Vera Cruz puis Sapporo

Du Mexique au Japon en passant par l’Éthiopie, le temps d’une pause et de déguster un café d’altitude aux arômes chocolatés, je respire l’ailleurs en marchant ici ou là, le cul bien élevé, ou je m’en inspire, scotchée sur le canapé, le cul détourné de son objet.

La découverte c’est la vie, la rencontre c’est l’envie, j’ouvre mes pavillons, les yeux et les oreilles, en tirant sur les pores de mon cuir chevelu pour que mes racines frisent et s’émerveillent.

Depuis FIP, ce jour, une pépite mexicaine me chatouille les tympans. La chanson semble intemporelle et venir de loin. Écoutez bien, vous devriez être hertzisés… »Dans ce monde, je suis venue seule,…chaque jour je suis née, je m’accroche à ma vie… »

https://youtu.be/o-kuC6pnGus?feature=shared

Elle s’appelle Natalia Lafourcade, le titre  « Vine Solita » apparaît sur « De Todas les Flores » son dernier album sorti il y a 2 ans. Ses parents sont musiciens, elle a 40 ans, elle assure. L’album qui l’a consacrée s’intitule « Hasta La Raiz ». La guitare est son instrument, au-delà de sa voix.

Un autre morceau pour la route, « Hasta La Raiz ».

https://youtu.be/IKmPci5VXz0?feature=shared

Au-delà de ce voyage vers une autre Amérique que celle qu’il est difficile de nommer, le Japon m’accompagne, à l’orée de l’hiver. La neige éphémère qui s’est déposée subrepticement sur le bitume, les toits en zinc et d’autres surfaces urbaines parisiennes, il y a 2 jours de cela, me rapproche de Sapporo, sur l’île d’Hokkaido. J’ai hâte de fouler cette île septentrionale du petit patapon, et d’y goûter sa tourbe, le nez en truffe, au sortir d’un alambic à repasse, du côté de la distillerie de Yoichi, créée par Takesturu Masataka.

Ce doux dingue Japonais est tombé amoureux du nectar écossais à 10 ans, alors que ses parents produisaient du saké du côté d’Hiroshima. C’est grâce à une dégustation, en cachette, organisée par un camarade de classe d’origine écossaise qu’il a eu la révélation du whisky spirit. Jeune adulte, il est parti en Ecosse à l’université de Glasgow pour étudier la chimie puis le processus de fabrication du spiritueux à base d’orge, en passant par des stages de formation à Longmorn et dans d’autres distilleries, et sur sa route, il n’a pas manqué d’épouser une Écossaise, Rita Cowan, avant de rentrer au pays du soleil levant, pour créer la 1ère distillerie de whisky sur le sol nippon, Yamazaki, possession de Suntory (actuellement 1er Groupe de whisky japonais). Il est aussi celui qui a créé Nikka (2ème Groupe japonais de cet humble distillat), dans les années 30, et sa 1ère distillerie, Yoichi, à l’ouest de Sapporo, sur la côte nord de l’île, puis la seconde, Miyagikyo, dans les années 60, tout près d’Osaka, qui a connu un déménagement, dans les années 90, pour s’ancrer définitivement du côté des collines de la baie de Sendai, tout prés de Fukushima. Les 2 whiskies n’ont rien à voir, le 1er est reconnaissable par son orge maltée et tourbée, distillé dans des alambics dits « pot still », trappus. Le second est composé d’un mélange de céréales, ses saveurs sont plus rondes, sans trace de tourbe. Il est fabriqué à partir d’ambics longilignes dits « coffey still ». Le « Nikka from the barrel » est un blend fabuleux issu d’un mélange des 2 distillats. Il titre à 51.4° en clair, il envoie mais il est admirablement équilibré et la bouteille de 50 cl est digne d’un flacon sorti de la manche d’un grand parfumeur !

L’orge maltée ou pas s’insinue dans l’air, en ce début d’après-midi de la fin de novembre ! Slainthe et kanpai, aïe et tant pis pour le grand écart, gare aux ischions…quoique car les amateurs de whiskies non sectaires aiment les spirit de l’est comme de l’ouest. Peu importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse… Hum, rien que d’y penser, ca fait du bien ! Hips !

Je regarde des photos de Japonais en joie et le soleil arrive, ses rayons palichons traversent les nuages.

Masataka Takesturu
Yoichi

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