A ce moment de l’année, chacune, chacun, cherche, dans sa caboche, l’idée cadeau qui tue. Une étincelle s’insinue, plus ou moins dans les profondeurs du cerveau, et provoque des sensations qui évoquent le rêve, l’illumination. Tout à coup, je perds pied. Perdue et émerveillée au milieu de chemins improbables, sombres et fascinants, je perçois des flux d’électrons, de-ci de-là, sur et à l’intérieur des cavités crâniennes. L’activité de la matière bat son plein, la rotative me lessive, et ding dingue dong, le flash réveille ma machine endormie.
Dans ce mille feuilles intérieur, le désempilement des informations accumulées appelle un peu de rangement et de dépoussiérage…La forêt synaptique se déresserre, à mesure que l’âge se fait sentir, et les cellules finissent par disparaître ce qui rend la capacité à trouver et classer, difficile. Pourtant, y a pas photo, ce petit voyage au pays des souvenirs, me met en joie comme au 1er jour, où enfant, j’en pressentais la saveur, un goût de déja vu et d’exception en même temps !
Pour sortir du cadre, je prends mon appareil photo extra neuronal, un boîtier doté de l’IA pour aller capter mon double, un petit animal orange, un écureuil, plein de panache qui pousse un caddie, avec la ferme intention de partager un festin de noisettes à l’approche de l’hiver. Je l’observe, les oreilles surmontées d’un surplus de poil, la truffe tranquille, l’œil ouvert à 94 degrés, et plein d’allant. Pour lui aussi, c’est l’heure du ding dingue dong !
Noël est un moment festif qui aiguise toutes les parties de mon cerveau, du reptilien au néocortex, en passant par le limbique…mon boîtier aux aguets trépigne, je suis gaie, je perçois des images et des mots, je pars à la cueillette de nouveaux souvenirs auprès des miens.


