Hier, petit détour par la Fondation Cartier dans le 14ème, dernière expo avant son déménagement dans le Louvre des Antiquaires, en novembre, soit plus de 6.000 m2 en cible, 5 fois plus qu’aujourd’hui et moins de fuites ou de tuyaux percés,…,tiens ça me rappelle le boulot, au propre et au figuré !
Olga de Amaral, joue sur la transparence du bâtiment en verre de la Fondation, pour son exposition. Née en 1932 à Bogotá, toujours sur terre, elle n’est pas une artiste classique. Formée par les Arts Appliqués dans l’Etat du Michigan, sous influence alors du Modernisme du Bauhaus, elle aurait aimé apprendre et devenir architecte mais elle n’a pas pu, femme, années 50…Alors, elle a choisi la tapisserie, artisanat réservé au sexe faible, et l’a érigée au rang d’oeuvre architecturale et monumentale (l’un d’entre elles mesure 38 m). Elle est l’une des grandes artistes du Fiber Art avec Sheila Hicks, Ani Albers…
Olga de Amaral a donné ses lettres de noblesse à la fibre, en tant que matière première, vivante, et multiple. Ses œuvres de textile, de plastique ou à base de crin de cheval, de feuille d’or … dépassent de loin la tapisserie traditionnelle. Elles ne sont pas adossées aux murs mais exposées en suspension au milieu des salles. L’envers comme l’endroit font l’objet d’une recherche constante. Elle conçoit, elle collecte les matériaux, et les réalise avec une équipe de 20 personnes. Chaque pièce est cousue avec un degré de précision flirtant avec l’impossible perfection. Les teintures rappellent les forêts d’automne qui en Équateur n’existent pas. Une d’entre elles était un patchwork dans les orangers et mes yeux ne pouvaient pas le croire. Chaque œuvre ondule et respire par transparence ou par projection de celle ou celui qui la regarde avec fascination.
Je n’ai pas pris de photo, c’était impossible. Le catalogue doit être magnifique. Courez-y, ça se termine dans un mois de mémoire.
Et, puis, aujourd’hui, je lis, un très beau roman graphique.




