Ravel en 1000 éclats

Sur Arte, Maurice Ravel est l’objet d’une mise en abyme, par des musiciens sans voix off ni parade, chez lui, à Montfort l’Amaury, au Belvédère et à la Philharmonie de Paris.

Il est né le 7 mars 1875, et 150 ans plus tard, d’aucuns tentent de percer le mystère Ravel. En vain et c’est bien !

Plus prosaïquement, j’aime l’écouter dans le piano solo, l’orchestre, la poésie chantée et la musique de chambre, autrement dit dans tout son répertoire qui n’est pas immense ce qui le rend encore plus précieux à mes yeux et mes oreilles. Je me réjouis déjà de cette année musicale qui vient.

https://www.arte.tv/fr/videos/119953-000-A/ravel-en-mille-eclats/

« A la manière de Borodine » nous rapproche des steppes de l’Asie Mineure, œuvre pour orchestre du musicien russe qui a bercé mon enfance. « Tzigane » et « Kaddish » 2 partitions appelées mélodies hébraïques pour violon, d’une difficulté inouïe, comme sa musique de piano, en particulier »Gaspard de la nuit », et ses concertos en sol et pour la main gauche. Il fut un orchestrateur hors pair. Ainsi, il composait d’abord pour piano puis transcrivait ses oeuvres et celles qu’il admirait pour orchestre (par ex le Tombeau de Couperin, en hommage à ses compagnons morts dans les tranchées pendant la Grande Guerre et les tableaux d’une exposition de Moussorgski…). Il était doté d’une précision d’horloger, écoutez sa Valse, la manière dont il reprend les codes de cette figure musciale viennoise. Il a également repris le thème du conte avec Ma Mère l’Oye, et magnifié le ballet avec Daphnis et Chloé. Et son humour était grand, subtile, il suffit d’écouter l’Heure Espagnole. Malheureusement, il n’a pas composé d’opéra mais ses chansons madécasses ou ses mélodies pour voix et orchestre telles que Shéharazade sont magnifiques, écoutez la version de Régine Crespin.

Ravel, immense compositeur, heureux perdant du prix de Rome et des palmes académiques, incompris à son époque et encore aujourd’hui, le réduire au Boléro est une hérésie. Certes, il n’a pas révolutionné la musique mais il l’a singularisée, elle est à part. Il est une énigme et il n’est que musique. Quelle joie immense insatiable que d’écouter et redécouvrir l’œuvre de Ravel !

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