Dimanche, en fin d’après-midi, à la Scala, 120 personnes se sont retrouvées dans un petit amphi, pour écouter un ovni du clavecin, Jean-Luc Ho.
Professeur au CNSMD, il n’en a pas l’allure, vêtu d’un kilt et de Dr Martens sans chaussette. Paré d’une petite moustache et d’une paire de lunettes, il ressemble à un étudiant. Pourtant, il est quarantenaire, et fait figure de référence, il recherche insatiablement de nouveaux instruments et de nouveaux sons.
Ho a choisi les partitions et le programme à partir de sa rencontre avec 2 instruments hors du commun : un 1er clavecin, anglais, copie d’un original de 1576 qui n’existe plus, (re)fabriqué en 1980 et un autre, toujours anglais, copie d’un clavecin de 1732 retrouvé par hasard, en 2011, dans l’ouest parisien, sur le bon coin, pour 3.500 euros, vermoulu mais encore équipé de cordes, de plumes…et aujourd’hui conservé au musée de la musique de la Philharmonie de Paris.
Il a monté ce projet d’un concert dédié aux musiciens anglais des 16ème et 18ème siècles – Byrd Gibbons Dowland Purcell Haendel et Maurice Green – en travaillant sur ces 2 copies de clavecins anglais avec des facteurs et techniciens, de véritables passeurs et magiciens du son et de la musique dite ancienne.
Au programme, fantaisies, sonates, voluntaries, et transcriptions d’opéras d’Ariodante et de Fairy Queen, ce fut un autre grand moment musical du WE sans parler de la danse dont je parlerai dans 2 semaines.
Dans la salle, des clavecinistes de Paris et de Tours…, les fameux facteurs de clavecins, des amis et des amateurs entourent l’artiste, dans une relation de proximité voire d’intimité. Personne tousse ou racle sa gorge, un silence attentif et attentioné resserre les rangs pour et autour d’une expérience assez rare.
Ecoutez ses disques et allez sur YouTube et vous deviendrez addicted ! Il est virtuose, et drôle, il aime raconter les œuvres qu’il interprète comme il respire. Les mélodies s’inscrivent dans une forme de ritournelle, nous étions comme bercés, tout sourire, en lévitation, quelles que soient les générations, d’autant que la lumière pouvait se réduire à un faible éclairage comparable à celui d’une bougie !










