Jour de pluie

7 juillet 2025, le bleu a viré au gris. Les oiseaux gazouillent et le coucou nous fait entendre son chant, une onomatopée joyeuse, guillerette, hors du temps qu’il fait, et qui est.

Le ronronnement lourd et métallique des moteurs de tracteurs aspirant la côte de la Guimanderie balaie ces notes naturelles avant de disparaître dans le lointain, puis, les oiseaux reprennent leur partition comme si de rien n’était.

En contre-champ, le vent s’invite dans l’orchestre, il gonfle le torse et s’amuse à secouer les peupliers jusqu’aux brins d’herbe jaunis par le soleil.

Une danse, un pas de deux, le frétillement de la nature s’étire et forme des vagues, des ondulations.

La cloche de l’église romane du village sonne la demi-heure, le coq est de la partie, des bébés oiseaux babillent de plus belle, et, les coucous et les bruissements d’ailes d’oiseaux géants cisaillent le ciel, chacun sur leur latitude.

Je lis, allongée dans mon lit d’enfant, fenêtre ouverte, mes pensées s’aèrent et s’allègent, c’est l’été, une saison propice à l’évasion, et à la moisson de ce qui me nourrit, au plus près de mes racines terrestres et de mes amitiés profondément océanes et florales. L’orange tapisse ma mémoire de saveurs de marmelade amères, et de plis qui m’habillent.

Le roman posé sur le matelas me raconte des histoires, mon plaisir est grand, je me délecte.  En songe semi-conscient, je vois l’effraie de la forêt, ses doigts encerclant un barreau de l’échelle du hangar de la ferme. S’appuyant sur ses 270 degrés de vision, elle me perce le regard, de ses yeux hagards. Muettes, nous nous taisons, mues par la seule onde du temps et du vent, sous le clapotis de la pluie de ce 1er dimanche de juillet.

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