Quand Mozart rencontre les doigts de Richard Galliano, un matin, 1er dimanche de décembre, au Théâtre des Champs Elysées, on oublie l’instrumentation originelle, la clarinette, la flûte ou la voix, et on se laisse saisir par l’accordéon ou le bandonéon, avec une envie irrépressible de danser, et de laisser parler notre corps, transi de froid et endormi.
L’accordéoniste et son quintette à cordes ont re visité le « concerto pour clarinette », la « petite musique de nuit », la « marche turque », et les « vêpres solennelles » et ont créé d’autres sons, de nouvelles narrations, aux confins du tango et de la valse. Nous avons voyagé entre Vienne et Buenos Aires, Piazzola est venu s’inviter en bis, la musique, la danse et la vie ont tournoyé dans la salle, Mozart devait applaudir dans une loge et Piazzola lui tenir l’épaule.
Une forme d’ivresse s’est formée au-dedans, je sentais la joie cogner. Puis, les batteries rechargées, j’ai retrouvé le froid qui avait laissé ses moustaches dans les caniveaux car Mozart et Piazzola lui avaient enlevé de son piquant. Les pizzicati continuaient à rayonner même après « Oblivion ». Aujourd’hui l’Argentine a annexé l’Autriche :-)))
