Tokonoma et furin dans le nid

Le petit oiseau a retrouvé son nid et fait ses nuits, mais en décalé, je suis toujours à l’est même si surtout « à l’ouest », de nature…

Au-delà des livres – qui portent sur le pays du soleil levant et qui ne se planquent pas vraiment dans ma bibliothèque, souvent de sortie, ils aiment prendre l’air et retrouver mes yeux et mes doigts, et ça tombe bien car moi aussi – j’ai créé mon tokonoma version Antigonegone. C’est un abus de langage, certes, sauf que cette alcôve, en altitude, pas vraiment de plein pied, ni sur tatamis, sans kakémono, je le concède, rien à voir mais quand même, est bien là, visible et pas que, l’univers de l’invisible s’en est mêlé… ouh là là. Mon tokonoma se situe, enfin ses racines et ses fleurs, dans le muscle qui me sert à respirer…connecté avec mes neurones pour ce qu’il en reste, et le reste qui n’en est pas, quoique (les bras les jambes la peau en passant par un zeste de jus de folie).

Pour information, le tokonoma provient d’Inde, du Bouddhisme, au départ c’était un monticule de terre, à caractère religieux. Puis, les Chinois ont rajouté un toit, pour plus de confort les jours de pluie et, depuis le 18ème siècle, au Japon, pendant la période d’Edo, sa présence dans les salles de réception des propriétaires, des Shogun, permettait d’asseoir leur richesse et de signifier, via le kakémono, si le maître des lieux était présent ou à la guerre. Puis, il s’est démocratisé et aujourd’hui, il s’est évaporé des maisons modernes. Dans certains lieux que j’ai visités, le tokonoma pouvait contenir un kakémono illustré d’une calligraphie (poème, prière…) et d’une estampe, un bouquet de fleurs (ikebana), ou un bonsaï, voire de l’encens…et des objets d’artisanat.

Le mien concentre l’hier, l’aujourd’hui et le futur de ma relation au Japon, issu de mes 3 voyages et de cadeaux qui me sont chers. Dans le vase en bambou, les fleurs sont dans ma tête, elles trouveront leur chemin, tôt ou tard. Et, mes 2 calligraphies, ce n’est qu’un début…

En regard ou en miroir (cf. dernière photo), pas d’alcove, un furin, offert par Momo-san et Nana-san, d’Hanare Hagiso, la petite cloche entonne une petite musique, en toute discrétion, lorsque le vent s’en mêle, un écho qui remplit l’espace, hors du temps, ou plutôt si, du côté du Kairos plus que de Kronos ! Le vent d’est s’invite souvent dans le nid…

Affiche d’une exposition de design à Copenhague, et des objets japonais sauf le vase d’un céramiste très inspiré par le Japon  Mathieu Robert situé à Poncé (41)
Les tenugui d’Hanare Hagiso bien plus beaux que les grilles de la fenêtre de ma cuisine
3 vrais tokonomas
Le furin offert par Momo et Nana

5 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Avatar de Gérard Bardet Gérard Bardet dit :

    Je suis d’accord les tissus japonais sont plus jolis que tes barres de fer devant tes fenêtres, j’ai remarqué quelques beaux objets , à plus bisous SUZANNE

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  2. Bon retour dans ton nid, savoure ! Je viens de terminer le Amélie Nothomb tout frais sorti, elle raconte son voyage au Japon en 2023 avec une amie. Elle parle si bien, elle a aussi le Japon dans les veines et dans l’âme. Elle raconte aussi ses états au retour de chaque voyage. Je te le recommande.

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    1. Merci doublement. Je ne suis pas très fan habituellement. Je vais me laisser porter par le thème. Stupeurs et tremblements, je ne l’ai pas eu entre les mains. A suivre…

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  3. Ah oui et sinon, au ciné en ce moment : La Mélancolie. Très bon.🌸

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    1. J’ai lu une critique, celle du Monde, de mémoire, lorsque j’étais là-bas, ils n’étaient pas très enthousiastes. Je n’attends pas après les critiques, j’essaierai d’y aller s’il passe encore…

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