A Paris, Shiota Chiharu expose, en grand, ses installations construites autour de ses obsessions pour les liens, qui nous relient, entre humains, à la terre, et au cosmos, et qui, nous enferment voire nous emprisonnent, pour le feu qui brûle, et noircit ce qu’il détruit, un piano à queue couvert de suie derrière des fils noirs comme dans son enfance, ou encore pour des fenêtres d’immeubles de Berlin Est qu’elle a récupérées, elle-même, en grand nombre, plus de 2.000, après la démolition du mur, et qui symbolisent le passage, le souvenir, la vision… et également pour les valises, réunies par centaines, formant une vague ascensionnelle, qui représentent le voyage et la difficulté d’être bien quelque part, le Japon lui manque mais elle ne s’y sent plus tout à fait chez elle.
Après 3 ans passés à Hambourg, Chiharu retournera ponctuellement au Japon, elle n’arrivera plus à remettre ses chaussures restées sur le territoire nippon. Elle va alors commencer, à son retour en Allemagne (aujourd’hui, elle vit à Berlin), une collection de vieilles godasses et les accrocher à des fils. Elle chine et aime les vieux objets, qui ont une âme, à ses yeux.
Dans ses installations immersives (dont les plus importantes demandent 10j de montage), les fils sont omniprésents, elle y parle de son corps, et de son âme qui tous deux la font beaucoup souffrir et semblent se dissocier pour mieux la protéger. Elle raconte à sa façon, l’absence présence des êtres.
Elle créé des décors fabuleux pour l’Opéra et le théâtre, Œdipe Roi, ou Tristan et Iseult,…qui ont été joués à la Monnaie à Bruxelles ou en Allemagne.
Elle a posé une question à des enfants scolarisés avec sa fille, qu’est-ce que l’âme pour vous, grand moment également sur vidéo ! « Une maison dit une petite fille, qui grandit avec le temps, de nouvelles pièces apparaissent meublées de souvenirs et d’autres s’évanouissent,… »
L’artiste a plus d’un fil dans ses pensées et sa main. C’est merveilleux et inquiétant de pouvoir rentrer dans son univers. Elle sait, et c’est un exploit, nous parler du frémissement de l’âme, elle réussit à le rendre visuel, palpable, et universel. L’âme prend corps avec Shiota Chiharu.
L’expo a été conçue pour le musée Mori à Tokyo en 2019.



















Elle a passé des heures dans un trou, nue, dans la boue. L’expérience du contact direct avec la nature, l’habit une 2ème peau.






J’ai réussi à dégoter une place pour la semaine prochaine, trop contente !🙏🏻
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