« Couchée tout plat dessus les tatamis oisive à la fraîcheur du vent de la clim… », je me réapproprie deux vers de Pierre de Ronsard, et les décline à l’envi. A cette invitation qui surgit de la nuit, je ne sais me soustraire. Viennent s’installer, à la volée, sur la paille de riz : La Possonnière,…
Catégorie : Poésie
Haïku en voyage
Le train omnibus Sillonne le vert paysage Il tortille le temps
Nuit bleue
Sous la couette Mon rêve s’enfuit Pas une note Pas un roulis Sans bruit La notte
Livraison de haïkus périmés
Pavillon de théSur le roji, à EdoKintsugi, un été Envie de te voirDe prendre le temps de s’ancrerPour mieux voyager Loin du monde flottant,Une rencontre, fruit du hasard,L’espace d’un instant Légèreté matinée D’un doux baiser matinal(Re) commencement Combien de tempsPour tout ce qui arrive vraiment Une vie et un jour Le silence des motsEt le…
Du Wasabi sauvage, un haïku maison et un film nippon
Dans ma soupe de wasabi sauvage Les pâtes de Soba Remuent mon corps sage Pas d’autre choix que de courir écouter voir et se laisser porter par le dernier Ryûsuke Hamaguchi EVIL DOES NOT EXIST
Hanami, cher(e)s ami(e)s
Petit animal bipède,Des oreilles aux orteils,Je m’émerveille,De mes amours multipèdes. Sur le pont, devant l’horizon Mes vigies d’ami(e)s veillent,Par leur présence, un donQui ne le dit pas, à nulle autre pareille. Compagnons aimés, aimant,Fragiles, quoiqu’indéracinables,Mon coeur déraisonnable ne sait queVous v/boir(e) jusqu’à la lie. En ce début de mars 2024, Je vous renouvelle mon amour…
L’été 24
Haïku Pavillon de thé, Sur le roji, à Edo, Kintsugi, l’été
Du lézard au kintsugi, une histoire culturelle
Par l’action de l’écriture Et d’un rai de lumière Irradient nos blessures Sous le gris du ciel Les lézards se cachent Et les mots se terrent Un bol fissuré Réparé d’une jointure En or, Kintsugi
Quand le gris sourit ()
Petits poèmes en p(r)ose, sur le chemin des haïkus, un samedi de novembre « quand le gris sourit »… Légèreté du gris, C’est novembre Je (te) souris Drôle de samedi Sans feuille Je me recueille De la musique Pour l’absent présent Couleur(s) d’un autre temps
Dessin de nuit après une belle journée
Écrire pour ne rien dire Dessiner pour ne pas écrire Rêver sans autre dessein que rêver
Le luxe de la vie ordinaire
Au luxe je choisis la vie ordinaire Au savon LVMH la savonnette de la supérette A l’intensité la sérénité Aux histoires d’un soir la rencontre d’une fin d’après-midi A la richesse du tout celle du rien du tout A l’amour éphémère l’amitié d’une fée et le regard tendre d’une mère A l’amer musical le silence…
Ivre hiver
Pas besoin de boire pour être ivre C’est l’hiver, moment précieux Pour croire et se Lover en creux.
T à l’orange
Heure du T à l’orange, Un ange, être étrange, Boit du ptit lait.
Antigonegone aphone
Antigonegone a perdu son téléphone, elle est devenue aphone. Antigonegone est franche du collier, quand elle se présente, elle insiste sur sa qualité de francophone. Antigonegone s’étire les neurones, elle a les nerfs, elle est « on ». Antigonegone compte et assemble des chiffres toutes la journée, elle préférerait écrire des poèmes ou des histoires, c’est pourquoi…
Là où y a de la gène, y a pas forcément de l’ADN…
Être gauche et voter à droite. Être adroit et voter à gauche. Être heureux sans le savoir. Savoir qu’on n’est pas heureux. Là où y a de la gène, y a pas forcément de l’ADN. Là où y a de l’ADN, y a pas forcément de la gène. Être sens dessus dessous Être avec ses…
Poésie hivernale
Je suis un buvard Qui boit, Jusqu’à l’ivresse, Sans être avare. Je te bois, Le teint rosé, Collée à un miroir, Ton baiser s’est éteint, déposé. Sans ailes, nue, le cœur à l’envers, Antigonegone n’a pas peur de l’hiver, Elle s’envole et défie les frimas Intérieurs, la frime sous le bras.
Être sage pendant l’orage
Il est l’heure de dormir, et, dessiner m’éloigne de l’alignement des astres. Pas de vaisseau spatial, et encore moins d’orage, tout est silencieux ici bas. Je pars dans le sommeil, au pays du sage, loin de l’être tout à fait. J’esquisse quelques traits, et, en dessinant je me surprends à rêver que je le deviens….
Baignade au clair de la lune
Il fait nuit, je suis nue, rafraîchie par le vent orageux, Derrière la fenêtre, je plonge un regard brun, Une sirène me parle du mystère abyssal, Sa nageoire ventrale remue l’onde de ma tranquillité. Elle s’éloigne de ma vue retenue par la brune, Le silence prolonge sa venue, Je me baigne dans l’ignorance de cette…
Un soleil bleu chantilly
Mon oeil court sur une plage abritée par une allée de pins marins. L’horizon est courbe, je franchis une porte imaginaire, un seuil. Un besoin irrépressible de toucher le bleu du ciel me conduit à plonger pour mieux embrasser son reflet dans une mer d’huile. Le trait crémeux de chantilly, issu d’une poussée de fièvre du soleil qui poudroie, arrivera-t-il à…
Parce que c’est le printemps
Parce que c’est le printemps, je danse avec mes talons aiguilles, en chantant sous la pluie, sur le gazon du parc voisin. Parce que c’est le printemps, je me suis maquillée, pour incarner un clown ou devenir une femme, voire les deux en même temps. Parce que c’est le printemps, j’écoute les cordes pincées d’un clavecin…
Entre deux
Entre deux mers, je goûterai bien un verre de Bordeaux blanc, devant la dune du Pilat. Entre deux doutes, je convoquerai l’insolence de mes certitudes qui se moquera de tout avec inconsistance. Entre deux moments de respiration, j’opterai pour l’apnée sans sommeil, celle de l’éveil. Entre deux rêves, je vivrai une vie de rêve. Entre…
Ode à la nature « capitale »
Le vert remplume Le gris renverse Je bois l’orange J’avale une plume. Adieu béton, adieu goudron Un pari m’effleure. Cultivons notre jardin Un Paris fleuri Ode à la nature « capitale » Même si, Candide, nous ne le sommes point.
Point de lendemain sans deux mains reliées par un point, mais quel point et jusqu’à quel point ?
Qui suis-je ? Un cerveau des jambes et des mains reliées par un drapé de systèmes organiques et nerveux. Sans les mains pas d’écriture, ni de prise sur la vie. Pas de dessin ni de dessein. Pas de piano ni de panier. Pas de tendresse ni de caresse. Pas de bagues ni d’annulaire. Pas de…
Avide et Siphonnée du Débordement
Je tenais à vous présenter Siphonnée du Débordement, une amie bien née, à la personnalité extravagante. Elle ressemblait au croquis de ce récit, un auto-portrait en tous points révélateurs de son humour en mouvement (cf. l’image d’en-tête). Ainsi, à certaines occasions, elle posait un X collé sur ses lèvres car elle savait ô combien la parole était précieuse….
Nuit sous les plis ou pluie sur le nid
Le silence ronronne, la nuit agite ses moteurs, ça circule sur le périph. Le ciel n’a d’yeux que pour la lune, il paraît que Bowie y habiterait et aurait rejoint Major Tom. Dans la nuit sous les plis…des idées saugrenues pleuvent sur le nid.
Clown sans nez rouge
Petit clown en herbe, Une orange à la place du nez, Je fais des galipettes, En allant voir et écouter des artistes. Ma tête tourne toute seule, En orbite entre ici et l’ailleurs. En ce 13 novembre, je me rue, je cours du côté de l’Art, l’Art qui court les rues, l’Art tout court, l’Art…
Des mots plein la bouche : pirouette ô cacahuète
Le silence est d’or, le mot de plomb. Ou est-ce l’inverse ? Je rêve de dessins, les mains sur l’écran ou dans les poches. C’est le moment de s’y coller, de décoller. Les mots se dessinent, les dessins se forment, tout se confond et s’aligne. Une flamme s’enroule et déboule, du côté de Tréboule. Pas…
Oh My dear : de quel bois te chauffes-tu ?
Cher cerf, oh My dear, Le deer relève de la famille des cervidés et celle ou celui qui vous est chère ou cher, your dear(est) vous rend parfois écervelé(e). Dans les bois, l’heure est au brame, les cerfs combattent pour leur belle, et cela peut virer au drame. Celui qui aura les plus beaux bois…
Sommeil de la ligne claire
Les mots sont en vacances, le crayon est de sortie. Le marchand de sable a retrouvé sa mine du soir, son papier quadrillé et sa gomme. La tête posée sur le moelleux d’un oreiller, ses rêves suivent la ligne claire du sommeil. Plus un mot, une étoile de mer s’est endormie sur sa bouche …il navigue au fond de la…
En nuit avec Antony
Le temps d’une nuit, j’ai éteint tous les bruits de Paris. J’ai soufflé sur les réverbères, et sous la protection de drôles de chouettes, j’ai marché, bras dessus bras dessous, avec mes ami(e)s du monde d’ici, d’en bas et de là-haut. Le temps était suspendu, nous étions muets parce que les mots s’étaient tus aussi….
Dans nos yeux
Y a d’autres yeux Si les yeux sont le miroir de l’âme, et que l’âme n’existe pas, alors que reflètent nos yeux ? Le ciel, l’océan, Des mots, le silence, Un songe, l’éveil, Une vie, des regards Croisés, aimés, D’autres yeux pour mieux voir.
Pas nette nette nette !
Ménage riz et sushis L’âne est content d’être un baudet. L’aneth est folle et pleine de jus. L’hanneton joue à qui s’y frotte. L’ananas de pique l’orange. L’ânerie rigole des genoux. Ce menu bento ça n’existe ? Euh, non, à moins d’être gone gone gone…
La chouette est « Chris »
Filiation cinématographique Animal au petit bec, tout de plume, Tu ouvres l’oeil, à 270° s, à la brune. En quête de mammifères imprudents, Tu cours les souris et les musareignes, Et tout cru, les avales, privée de dents. Sur l’écran de Chris Marker, en filigrane, Ou dans la mythologie, tu vois sans être vue. Sans crête, ni aigrette, l’Homme…
Poésies
Un chat sort du trou en mangeant son aiguille. Gloups, il essaie d’en découdre.
